Par Paul Dall’Acqua
Un bel été ! 8 jeunes ont marché, de 64 à 28 jours, sur le sentier des douaniers le long des côtes bretonnes ou sur le chemin de Compostelle traversant essentiellement l’Occitanie. Kalvin, Lovari, Amine, Adam, Kevin sont allés au bout de leur rêve, Raphaël a choisi de l’interrompre à mi-parcours et pour Achraf et Wesley, c’est Seuil qui a décidé de l’arrêter.
Pour ces 8 jeunes bien évidemment 8 accompagnants, 1 «ancien», Bastien et 7 nouveaux. Didier, Camille, Philippe T., Anaël, Etienne, Philippe S., Thibaud qui arrivent aussi avec leur rêve.
Leur voyage se dessine peu à peu à travers des moments sympathiques, conflictuels, insensés. Le jeune et son accompagnant passent, de la solitude à l’être ensemble, à l’être avec les autres, de l’improvisation à l’organisation, de la colère à la douceur, de la frustration au plaisir. La marche occupe l’essentiel de leur temps, elle est médiatrice de leurs échanges. Elle temporise ces deux personnes, les envenime, les lie. La marche est rebelle, elle interpelle, provoque des situations de magie, de complicité, d’humour. Un univers unique, poétique et d’émotions se révèle. Entre partage et générosité, ce duo, d’une certaine façon, intimiste, se donne à voir de manière entière en invitant la famille, les proches, les éducateurs, les juges et les lecteurs du blog à vivre et à déguster leur marche. Ils s’expriment dans un langage à deux têtes, quatre bras et quatre jambes, entre ciel et terre, sous le soleil ou la pluie, donnant naissance à un seul objet, leur marche !
Pour un jeune tout départ en marche est une réussite, peu importe la durée. Comme disent les éducateurs « il y a toujours un avant et un après avec Seuil » !
De ces marches estivales, encore un peu perturbées par le Covid et son passe sanitaire, quelques enseignements. La confirmation de la marche de 2 mois comme réponse pertinente. L’expérimentation, pour la première fois, de la marche d’un mois pour un jeune sortant d’un Centre Éducatif Fermé. Cette marche est également proposée aux jeunes sortant d’une longue incarcération. L’adaptation de l’accompagnement pour poursuivre la marche avec un trio d’accompagnants pour Kevin, « le jeune aux 1000 questions par jour ». Thibaud C. pour 30 jours, 11 avec Clémence, 19 avec Laurienne et le tout pour une marche permettant quelques ouvertures pour son retour.
Les marches à durée variable, 1, 2, 3 mois … voire 4 ? semblent répondre à la demande des éducateurs. Adapter, autant faire se peut, la durée à la situation éducative de chaque jeune. Pas simple à évaluer mais cela mérite d’être tenté.
Quid de ce dernier trimestre ?
Une activité un peu au ralenti actuellement, Yassin et Kilian sont en chemin accompagnés par Thibaut et Emma.
Des perspectives positives. Des demandes en cours, tout particulièrement pour des jeunes incarcérés en Maisons d’Arrêt ou en Établissements pour Mineurs (EPM), Marseille, Grenoble, St -Omer, Villepinte.
La mise en place des marches « d’apaisement » inscrites comme les marches d’un mois dans la Convention et validées financièrement.
La Mesure Éducative Judiciaire (MEJ) de 3 à 6 mois instituée dans le nouveau code de procédure pénale pour les mineurs. Cette mesure doit être concrète et sera déterminante pour l’audience fixant la sanction. La marche Seuil y a toute sa place.
Comentários