ÉMISSION DE RADIO - Le Reportage de la Rédaction
Florence Sturm (journaliste) • 15 juillet 2024 • 4 minutes
La journaliste Florence Sturm a suivi un binôme Hanna* et son accompagnante Clémence dans le sud de la France.
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"Depuis maintenant vingt ans, l'association Seuil organise des marches dites de rupture pour les mineurs, victimes ou auteurs d'actes de délinquance. Objectif : 1 600 kilomètres à parcourir en trois mois avec un accompagnateur, soit l’intégralité des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Sac à dos, carnet de route en main, soirée et nuit d’étape dans les gîtes de pèlerins, un budget de 80 euros par jour en France, 70 euros en Espagne. Voilà aujourd'hui quelques unes des conditions de cette marche. Nous avons suivi Hanna*, 16 ans, et son accompagnatrice, Clémence, le temps d'une étape de 13 kilomètres entre la Romieu et Condom dans le Gers.
L’association Seuil travaille en lien à la fois avec la PJJ, la protection Judiciaire de la Jeunesse et l’ASE, l’Aide Sociale à l’Enfance. La plupart du temps, ce sont leurs référents en milieu ouvert qui orientent les adolescents vers cette structure. La démarche reste basée sur le principe du volontariat. Chaque jeune doit rédiger une lettre de motivation. Ces trois mois de marche ne constituent aucunement une peine ou une contrepartie pour éviter de purger tout ou partie d’une condamnation, mais ils ont toute leur place dans un dossier judiciaire. Hanna*, par exemple, est convoquée devant le juge des enfants en septembre, à l’issue de la marche.
Le nombre de candidats à la marche est en augmentation chaque année, non seulement du côté des jeunes qui veulent partir sur les chemins, mais aussi des accompagnants, recrutés et rémunérés le temps d’un CDD par Seuil. L’association a enregistré pas moins de 400 demandes au cours des huit derniers mois, femmes et hommes de 26 à 65 ans, tous issus de la société civile et sélectionnés sur entretien, sans référence professionnelle particulière exigée autre que leur motivation."
* Il s’agit d’un prénom d’emprunt
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