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Marche de Carxxx

Dernière mise à jour : il y a 10 heures

Marche de Carxxx accompagnée par Karine

 

Vendredi 20 décembre

 

C : Je me nomme C. Je suis âgée de 17 ans et je viens de Paris connu par les touristes pour être la ville des amoureux. J’ai comme objectif de partir sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle pour me ressourcer et effectuer un travail sur moi-même afin de gagner confiance en mes capacités. Je suis arrivée à Seuil le mardi 17 décembre en train ; vers midi, j’ai rencontré Karine qui m’accompagnera durant ces péripéties. Le lendemain, nous nous sommes occupées aux préparatifs avant le grand départ. En fin d’après-midi, nous sommes allées nous baigner dans un étang durant 4 mn afin de faire un travail sur la respiration. Nous sommes parties jeudi au lieu de vendredi faute de train. Cet imprévu m’a fortement angoissée mais malgré cela l’aventure débute. Nous sommes arrivées vers 14h30 au Puy en Velay pour ensuite rejoindre l’accueil Saint François, un endroit accueillant qui nous héberge pour la nuit. Nous avons ensuite visité la ville et acheté à manger pour le soir. Ce fut une fin de journée très mouvementée. Le lendemain vendredi nous nous sommes réveillées à 7h pour partir à la messe à 7h30 se faire bénir. Nous avons pris le petit déjeuner puis nous sommes parties à 9h40 commencer la marche. A midi, nous sommes arrivées au village Saint Christophe pour manger. Nous avons ensuite rencontré une dame qui nous a chaleureusement invitées à prendre le thé afin de ne pas rester dans le froid. Nous avons beaucoup discuté, puis c’était reparti pour marcher. Vers la fin, c’était un peu difficile de garder le rythme mais malgré cela j’avais accompli l’objectif du jour d’arriver à Fay avant 17h. Nous avons été bien accueillies et nous avons bien mangé. A 21h, ce sera le dodo pour moi.

 

Karine : Je m’appelle Karine et j’accompagne C dans cette folle aventure

Nous nous sommes rencontrées près de Rennes pour le traditionnel stage de préparation de 3 jours… qui a duré 2 jours. Faute de train pour traverser la France jusqu’au Puy et pour ne pas tourner en rond tout le WE : accélération. Pas de marche test… mais impossible d’échapper au traditionnel bain dans l’eau glacée : GRR… d’autant impossible que C était super emballée. La rencontre avec C s’est très bien passée ; elle est enthousiaste des animaux - autant dire que voir les vaches, les poneys et la famille de ragondins dans les alentours du gîte a été un vrai plaisir pour elle. Idem avec le crapaud du gîte qu’elle a pris dans sa main pour le caresser. C est très gourmande et aime bien mettre la main à la pâte pour préparer les repas. Par contre les voyages en train sont moins son affaire : un mauvais moment à passer avant de retrouver la nature. Apparemment pas : prolongation de la nuit, intérêt pour le parcours de marche… et nous voilà au Puy. Sympathique installation au gîte, tout en haut de la vieille ville à côté de la cathédrale, un temps de pause bien mérité avec une vue splendide des hauteurs de la ville haute… et c’est parti pour une promenade car C ne tient pas en place et c’est très bien (cathédrale, la vieille ville, le marché de Noël…) et puis vers 17h30 le « coup de la panne » : retour au gîte, douche, dîner et à 19h30 elle est couchée… besoin d’énergie pour le lendemain

Depuis hier soir et encore ce matin, je sens que C appréhende cette première journée de marche : elle traîne. Même pour aller à la bénédiction des pèlerins ce matin : on arrive en retard alors que ce n’est pas du tout son genre.

Et finalement : 18 km avalés « les doigts dans le nez « 😁 Limite si je n’ai pas dû courir après 🤣 et en profitant vraiment de voir les animaux : les chevaux, les vaches, l’âne, les poneys. C' est dans son élément. Soirée tranquille au gîte, finalement bien moins fatiguée qu’hier soir (moi aussi d’ailleurs) envie d’échanger avec les hôtes. Une super journée !

 

Samedi 21 décembre

 

C : Aujourd’hui ce fut un réveil à 7h15 pour pouvoir prendre le petit déjeuner à 7h30. Nous nous sommes ensuite préparées à partir. Nous avons marché jusqu’à midi, puis nous sommes arrivées à Saint Privat. Il n’y avait aucun bar ouvert, alors nous sommes montées à l’église qui était fermée. Je me suis assise sur un banc avec Karine et quelques minutes plus tard un chat nous a tenu compagnie alors que nous étions dans le froid. Un monsieur est arrivé pour promener ses chiens et nous avons discuté une dizaine de minutes avant qu’il nous propre du thé pour nous réchauffer. Ce gîte fut fort accueillant avec de la nourriture digne d’un festin.

 

Karine : Toute petite étape de 7km à peine plus. La neige recouvre toute la campagne, le soleil est au rendez-vous, ça s'annonce bien... Mais C ce matin n'a pas la forme de la veille : il faut dire qu'elle a un rhume - elle n'est forcément pas au mieux. Toujours est-il que les contrariétés vont s'accumuler dès le premier kilomètre ! D'abord les bâtons : après sa chute d'hier en glissant dans la cour du gîte j'avais fini par la convaincre - on les a réglés ce matin au départ - à peine 1km plus loin, le bouc émissaire bâtons est puni et rattaché au sac. La neige c'est beau mais pour C ça finit par être une contrariété : parfois on s'enfonce et on ne voit pas en dessous : ce n'est pas marrant quand on se retrouve le pied et la cheville dans une flaque parce que la glace sous la neige a craqué sous le poids. Ensuite les petits ou grands arbres au milieu du chemin. Stratégie de C passer en dessous (je n'ai toujours pas compris ou) stratégie de Karine contourner l'obstacle en passant par la forêt (en pente) à l'extérieur du sentier - c'est Karine qui a perdu : je me suis retrouvée par terre à glisser dans la neige. C’est d'humeur maussade et trouve le temps long pour arriver : même le panneau du village Le Chier l'a à peine déridée. Heureusement il y avait un troupeau de vaches (avec des veaux) à l'horizon ; on s'est approchées : ça guérit tous les maux. Direction saint Privat avec entrain... Sauf que le chemin en descendant est mauvais : gros coup de stress. L'arrivée au village est difficile : C ne supporte plus de porter le sac à dos et le gîte n'ouvre qu'à 15h30. J'aurais dû appeler (je saurai pour la prochaine fois !!!) Après un bon pique-nique je l'emmène en haut du village pour s'abriter dans l'église il fera moins froid... Grr Fermée ! Heureusement un chat a passé les 2h avec nous, puis le propriétaire du château juste à côté avec ses chiens qui nous a offert le thé : le voilà débarquant avec sa théière classe et deux mugs. Finalement 3h d'attente à la fois pénibles et enrichissantes. Vite oubliées quand a 15h on débarque au gîte qui est ouvert : accueil super sympa des hôtes, on est très confortablement installées. C a retrouvé le sourire, rêve de sa douche et se projette aussi dans l'étape de demain : petite victoire !

Après une sieste de 2 heures : les courses et on est déjà à l'heure du dîner : délicieux et gargantuesque... Heureusement qu'on a l'excuse de marcher le lendemain ! Pendant le dîner, on a planifié le départ, on a discuté avec les hôtes pour savoir par où passer pour éviter la descente escarpée de Rochegude à Monistrol et on a parlé des deux étapes d'après. Belle soirée !

 

Dimanche 22 décembre

 

C : Aujourd’hui, fut un un réveil matinal avec la musique de Soprano le coach. Au petit déjeuner, il y a eu l’embarras du choix et toujours aussi succulent qu’au dîner du soir précédent. Nous nous sommes préparées et sommes parties dans le froid. Il y avait beaucoup de pluie, donc nous dûmes mettre les ponchos que nous appelons Karine et moi “le chameau” à cause du sac qui fait une bosse. Ce fut une journée très fatiguante et pleine d’émotions. Durant les jours précédents, je suis sortie de ma zone de confort ce qui était très difficile pour moi. A table, j’ai sorti la phrase “l’impossible est possible”, mais je compris quelques secondes plus tard que mes mots se retournaient contre moi.

 

Karine : On avait dealé hier soir avec C un réveil et une préparation du sac plus rapides avec de la musique, entre autres le coach de Soprano qui avait déjà fait son petit effet lors du stage de préparation avec Anthony. Ça a marché nickel : à 8h32 on était en route.

Un peu après Saint-Privat on est passées faire un petit coucou a une hôtesse de gîte chez où j'avais logé il y a un an et qui était avec sa famille pour ces quelques jours ; C était souriante et présente dans notre discussion. Un joli moment. A partir de ce moment et pour l'essentiel de la marche j'ai vu le protège sac à dos orange de C qui faisait la marche en tête !!! Et moi je suivais derrière, mais j'ai dû plus d'une fois y mettre de l'énergie pour ne pas laisser un écart trop grand. Et les conditions ne nous ont pas toujours aidées : la bruine dès le départ, la pluie au moment de notre pause à Monistrol et qui a redoublé quand on a commencé les 4 km de montée, le vent froid sur le plateau quand on a voulu se poser pour déjeuner et pour finir vent et neige à l'arrivée à Saugues. Au milieu de la grande montée on a croisé un cheval sur la route qui s'était échappé de son enclos ; J'étais fascinée et puis très vite culpabilisée de ne pas pouvoir l'aider alors qu'il essayait de rentrer dans l'enclos de 2 chevaux voisins. C est allée à la maison voisine prévenir pour être sûre qu'on s'occupe du cheval et qu'il ne lui arrive rien.

A l'arrivée à Saugues, difficile moment pour C : après cette marche de championne les émotions prennent le dessus ; d'abord la mauvaise humeur et puis les larmes. Comme elle l'a dit plus tard, après une bonne douche qui lui a fait retrouver le sourire, aujourd'hui j'ai mis mon âme dans cette marche et maintenant je n'ai plus d'âme qui me reste... Au cours de la soirée et en se reposant elle s'est reconstruite une énergie et une envie de communiquer et de blaguer. Moment inoubliable pendant le dîner et la discussion avec l'hôte du gîte, C nous sort un improbable - mais tout à fait à propos - "l'impossible possible". La surprise n'a pas duré longtemps je lui avais déjà dit en rigolant "et ben ça tu as bien fait de le dire car je saurai te le rappeler pour l'étape de demain"... Elle nous a avoué qu'elle l'avait réalisé en le disant : on était tous les trois morts de rire.

Après le dîner on s'est mis d'accord sur la stratégie pour le lendemain matin : on s'est accordé un petit 1/4h de plus mais on ne change pas une "musique qui gagne"

 

Mardi 23 décembre

 

C : Un réveil matinal avec la musique de Soprano “le coach” comme chaque matin. Notre nouveau petit rituel du lever ! Nous avons pris le petit déjeuner et nous avons préparé nos sacs avant le départ d’une longue marche de 19 km. J’eus beaucoup d’émotions et de douleurs musculaires. J’ai beaucoup ruminé durant cette marche. A un moment, je n’en pouvais plus et je pleurai du fait que j’y avais mis toute mon énergie et que c'était impossible pour moi de continuer et c’est là que Karine me sort la phrase “l’impossible est possible”. Comme quoi nos mots peuvent se retourner contre nous ! Je me plaignais beaucoup durant la marche mais à des moments j’étais contente car des chevaux venaient vers moi, ce qui était la première fois. Arrivée à Le Sauvage, le monsieur du gîte de Saint Alban nous a emmenées en voiture jusqu’au gîte de Saint Alban faute de gîte à Le Sauvage. J’eus le responsable de marche au téléphone qui m’a redonné courage pour les prochains jours.

 

Karine : Nouveau réveil musical. Le premier kilomètre est difficile, il faut dire que nous sommes “cueillies” par le vent et la neige qui dureront toute la journée. Beau moment de communion de C avec les poneys à La Clauze, mais elle ne veut pas prendre le temps de poser son sac et se ravitailler… la suite va être difficile. Ses émotions débordent 2 km plus loin ; elle transforme en négatif toute sa belle journée de la veille. Après des encouragements et un câlin, elle repart courageusement. Vidée au bout de 14 km, elle dévore le paquet de dattes et finit les deux derniers kilomètres comme une fusée malgré la neige qui s’amoncelle : résultat des courses deux chutes pour moi, une pour C et de la neige jusqu’aux genoux à l’arrivée au Sauvage. C arbore après ces 19 km compliqués un grand sourire : ça fait chaud au cœur. La douche, la conversation avec Anthony et l’aligot-saucisse du dîner lui donnent la pêche ; on parle de l’histoire du vilain petit canard qui découvre qu’il est un magnifique cygne.


Mardi 24 décembre :

 

C : Aujourd'hui, fut un réveil matinal avec la même musique comme toujours, notre petit rituel du matin. Nous partîmes vers 9h en voiture et nous arrivâmes à 10h05 à La Chapelle Saint Roch pour commencer le parcours. Bon, bon… en fait, non, nous avons décollé 45 mn plus tard car les chevaux m'attendaient. Nous avons beaucoup parlé de divers sujets durant la marche avec Karine, ce moment partagé fut un réel plaisir. J’ai fait plusieurs pauses chevaux durant la marche, mais une rencontre m’a particulièrement marquée. Après avoir passé du temps avec un cheval, nous allions repartir quand il me salua soudain d’un signe de tête. Je trouvais ce moment fort émouvant. Je me posais la question “si les animaux me font confiance pourquoi je ne devrais pas avoir confiance en moi-même ?”La réponse est peut-être dans la question me dit Karine. La confiance en soi commence par des questionnements me dis-je en conclusion. Nous avons partagé un bon repas en compagnie d’un cycliste écossais pour le réveillon de Noël.

 

Karine : Le coach de Soprano est toujours au programme du réveil mais cette fois C trainaille au petit déjeuner. Comme nous avions convenu d’un horaire pour la montée en voiture avec le propriétaire du gîte, j’ai un peu remis l’église au milieu du village. Le trajet a été boudeur mais arrivées à la chapelle Saint Roch, l’envie est là. De faire une photo d’abord et de se lancer dans la marche. Même si “lancer” est un bien grand mot, on a dû faire 300 m en 45 mn : C discuta avec les chevaux (race comtoise) et découvre la jalousie des étalons entre eux et moi je discute avec le propriétaire qui passe dans un sens avec son tracteur puis dans ‘l’autre, un peu surpris de nous trouver encore là. Le contact avec les animaux et le fait qu’ils viennent vers elle font du bien à la confiance de C. Le reste de l’étape a été une vraie balade : joli paysage avec pas mal de forêts, retour du soleil, deux chevreuils qui filent au loin. Un nouveau paquet de dattes en a pris pour son grade. On va faire des provisions demain !!!

La marche de ce matin a été propice à la discussion : des sujets personnels, politiques et beaucoup de curiosité et de réflexion sur soi. L’enthousiasme ne quitte pas C. De retour au gîte de Saint Alban, elle écrit ses blogs de retard, relit ses notes et me partage le très beau message que son amie lui a écrit pour son départ. C se réjouit de passer la soirée de Noël avec le cycliste écossais qui nous a rejointes pour la nuit. Nous avons discuté, préparé nos repas et mis le tout en commun : un très bon moment pour un Noël à part. Avant d’aller nous coucher on échange sur son cadeau de Noël : elle ne l’aura sans doute pas avant le jour de repos à Cahors, raison de plus pour pouvoir se projeter et commencer à choisir ce soir.





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