Marche de Louxxx
- pierresauge
- 18 mars
- 23 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 avr.
Marche de Louxxx accompagné par Mathilde
Dimanche 16 mars
L : Bonjour, je me présente, je m’appelle L, j’arrive d’Arcachon. Je suis accompagné de Mathilde. J’ai passé trois jours à Rennes. J’ai rencontré Anthony, responsable de marche, qui m’a présenté le projet. Durant ces trois jours, je me suis entraîné à marcher avec mon sac. Anthony m’a fait découvrir aussi le sauna et le hammam. Aujourd’hui, nous avons traversé la France en train pour nous rendre au Puy en Velay, là où débute mon aventure. J’ai envie de vivre cette aventure, mais je ne sais pas trop dans quoi je me lance. Je me pose aussi des questions.
Mathilde : Bonjour à tous,
Nous voilà dans le train, direction Le Puy en Velay pour la grande aventure Seuil.
“Nous” L et moi-même Mathilde. C’est près de Rennes que nous avons effectué notre stage d’avant marche pour faire connaissance et vivre une première expérience de marche avec le sac à dos. Mais aussi des moments de surprise, comme une baignade au lac en plein mois de mars et des moments de détente au sauna et hammam
Je laisse à L le soin de se présenter. En tous cas je suis ravie de l’accompagner dans cette expérience de dingue qu’il s’apprête à vivre.
Et puis, ravie aussi pour moi de revivre un accompagnement. Il y a quelques années j’ai eu la chance de pouvoir accompagner plusieurs jeunes. Et avec les années qui ont passé, la vie que nous fait cheminer, je suis curieuse de voir si ma manière d’être accompagnante va être différente.
Demain, l’aventure commence.
Lundi 17 mars : Le Puy en Velay – Montbonnet
L : Durant notre premier jour de marche, nous sommes tombés sur un gentil monsieur. Il s’est présenté en tant que Alain, il était passionné par le chemin. Il était tellement gentil qu’il nous a fait passer par un raccourci. Le midi, nous sommes allés manger une pizza. J’ai aussi eu mes parents au téléphone, ça m’a fait plaisir de pouvoir leur parler de mon départ. Une fois arrivés au gîte, nous avons rencontré de gentils hébergeurs hyper bienveillants avec tout le monde. Ils nous ont aussi motivés à aller au bout du chemin. Durant la soirée, ils nous ont aussi parlé de ce fameux Alain. Ils nous ont expliqué que son raccourci était en fait un détour et qu’il en avait même balisé tout le long de la route.
Mathilde : Premier jour de marche qui débute par une grande montée, que nous gravissons sans difficulté. Je suis agréablement surprise de la condition physique de L. Nous marchons d’un bon pas et faisons la rencontre d’Alain qui nous propose de marcher sur une alternative du chemin plus jolie selon ses dires. Nous l’écoutons et avons aussi la chance de tomber sur un bar qui propose des pizzas pas chères et gargantuesques. Parfait pour se mettre au chaud pendant une longue heure pour ne pas arriver trop tôt au gîte.
On reprend notre chemin, on discute, on profite du paysage et on reste un peu en silence aussi.
Ravie de cette première journée. Et la soirée fut tout aussi belle chez Anne et Didier. De belles discussions autour de la table qui feront encore sûrement échos tout au long de cette aventure pour L comme pour moi.
Mardi 18 mars : Monistrol sur Allier
L : C’est le deuxième jour de marche. Ce matin, Anne, propriétaire du gîte, nous a montré comment bien porter son sac, elle l’a réglé à Mathilde, à un autre marcheur et à moi. On pourrait presque dire qu’on est prêts en choeur.
Nous sommes partis de Montbonnet jusqu’à Monistrol sur Allier. C’était 25 km comme la veille. Le marcheur qui a dormi dans le même gîte que nous, nous a suivi et nous avons fait toute la route ensemble. Il était cool, on a discuté de tout et de rien. On l’a aussi motivé à aller jusqu’à Compostelle. Une fois arrivés à Monistrol sur Allier, on a dû lui dire au revoir, car il partait plus loin. Il allait jusqu'à la ville où nous dormirons demain. En gros, il faisait nos deux étapes en un seul jour, ça m’a motivé ; je me suis dit que je pouvais faire plus sans problème.
Mathilde : Après de précieux conseils de la part de Anne sur la façon de régler notre sac, nous démarrons notre journée avec Pierre, un marcheur parisien. La discussion est agréable, L discute facilement et avec honnêteté sur son parcours, Pierre est même surpris de la maturité dont il fait preuve.
On a un temps magnifique, un grand ciel bleu et en même temps un peu de neige sous nos pieds. On en prend plein les yeux.
On passe devant une petite rivière magnifique en plein soleil… Je me surprends à être tentée de prendre un bain d’eau froide. L n’est pas motivé et je le comprends, mais ok pour faire une pause. Clope pour lui et rivière froide pour moi… extra.
L’étape ne fait que 15 km aujourd’hui, nous arrivons en début d’après-midi chez André et nous voilà en pleine rédaction avant notre soirée : douche, étirements, blog, comptes et grâce au prix réduit que nous fait André pour soutenir le projet Seuil on se laisse le choix de s’offrir un petit quelque chose : 3 € pour un soda ou pour un massage des pieds dans une machine. Aucun de nous n’hésite, Coca pour L, massage pour moi.
Mercredi 19 mars
L Aujourd’hui, c’est le troisième jour. Nous sommes partis de Monistrol sur Allier jusqu'à Saugues. C’était une petite étape de 23 km. Même si c’était une petite épreuve, nous sommes partis à 8h30 et une montée de 4km nous attendait. J’ai quand même réussi à dépasser Mathilde. J’ai même dû l’attendre. Nous sommes arrivés au alentours de 13h.
Mathilde : Petite étape aujourd’hui, mais avec une belle montée. L marche devant telle une fusée avec ses bâtons, puis nous terminons les derniers kilomètres ensemble.
On arrive tôt, on a le temps de boire un verre, faire nos courses, cuisiner et même la télé pour L, ça occupe. Il n’y a pas d’autres marcheurs dans la cuisine ce soir.
Jeudi 20 mars : Le Sauvage
L : Quatrième jour. on est partis de Saugues jusqu'à Le Sauvage. C’était la plus longue étape pour le moment (20 km) mais j’ai quand même mis une tempête à Mathilde. Une fois arrivés à l’auberge, nous avons recroisé le marcheur avec qui nous avons dormi dans le premier gîte (Pierre) ça m’a fait plaisir. Je ne m’y attendais pas du tout, il y avait aussi d'autres personnes dont nous avons fait la rencontre durant la soirée. Nous avons joué aux cartes et au times Up. C'était une bonne soirée.
Mathilde : C’est notre première étape un peu conséquente : 20 km et avec quelques côtes. Le paysage est très beau, mais le vent est bien présent et nous empêche un peu d’apprécier nos moments de pause. Par chance, un fermier nous ouvre sa grange café qui était fermée.
Nous repartons en forme, L en super forme. Il passe la vitesse supérieure et marche loin devant moi et m’attend pour une pause avant d’arriver au gîte. Nous retrouvons Pierre, d'autres marcheuses et marcheurs. La soirée est très sympa autour du Times Up, nous rigolons beaucoup
Vendredi 21 mars Saint Alban sur Limagnoles
L : Cinquième jour, aujourd’hui nous avons pris le temps de partir ce matin car c’était une plus petite étape (13 km). On est partis à 9h30 accompagnés de Pierre, il y avait beaucoup de vent, de plus on l’avait de face. On est arrivés à 13h ; il n’y avait rien d’ouvert, on a dû attendre 1h30 devant un magasin pour sa réouverture.
Mathilde : De nouveau une petite étape. Nous sommes prêts à faire plus. Au vu de la saison, bon nombre de gîtes sont fermés et n'avons pas trouvé d’autre solution. Ce sont donc 13 km mais avec la difficulté en plus d’avoir le vent de face. Nous marchons avec Pierre en discussion.
Arrivée tôt au village et après-midi tranquille. Ce soir, on offre un burger au village.
Samedi 22 mars : Mont Aubrac
L : Aujourd’hui, nous sommes partis de Saint Alban pour arriver au Mont Aubrac, c’était une plus petite journée que la veille (16 km), Le matin on s’est trompés de chemin, mais on a pu rattraper le GR 65. L’étape s’est passée assez vite et on a fini l’étape sous la pluie
Mathilde : Encore une petite étape avant la grande de demain. Ni L ni moi, nous ne nous sommes levés tôt pour cette marche. Nous partons donc tranquillement vers 9h30. Le paysage est très beau mais la grisaille et le crachin ne nous permettent pas d’en profiter à fond. Pause déjà à l’abri dans un four à pain.
Ce soir, nous avions prévu d'aller goûter l’aligot au restaurant, mais tous sont fermés. Ce sera donc un aligot en barquette, mais tout de même délicieux.
Dimanche 23 mars : Nasbinal
L : Cela fait une semaine qu'on marche et aujourd’hui, c’était la plus longue et dure étape. Nous sommes partis du Mont Aubrac pour arriver à Nasbinals (27 km). Je suis assez content car on a dépassé les 200 km. Aujourd’hui c’était vraiment l’enfer. On n'a croisé personne, on était sous la pluie toute la journée, mais j’étais bien content d’arriver au gîte où l’on a recroisé Pierre et fait la rencontre d’autres pèlerins.
Mathilde : Première grosse étape. J’ai l’impression que L appréhende un peu ces 27 km. Nous partons seuls ce matin et ne croisons pas un seul autre randonneur sur notre chemin, ce qui n’aide pas toujours à trouver la motivation. Nous marchons d’un bon pas et dans les steppes de l'Aubrac. Le paysage, le chemin que l’on emprunte, l’ambiance, tout est incroyable, je trouve.
Mais ce vide peut aussi être ennuyeux, surtout pour un jeune de 16 ans. Alors on fait des pauses, des jeux en marchant. 5 km avant notre arrivée, la pluie se met à tomber. On est vraiment pressés d’arriver au gîte en espérant quelque chose de confortable . Résultat tout y est, chambre avec de bons lits, une douche bien chaude, d’autres marcheurs au gîte, dont Pierre que l’on retrouve.
Admirative de la patience de L, même une journée difficile comme celle-ci, il ne râle pas et reste agréable.
Lundi 24 mars :Saint chély d’Aubrac (16 km)
L : Aujourd’hui était une étape plutôt tranquille. Nous sommes partis de Nasbinals pour arriver à Saint Chély d’Aubrac (16 km). Il y beaucoup de descentes qui étaient super raides. J’ai failli me faire les chevilles plus d’une fois. On a marché avec Pierre tout le long, les chemins étaient plutôt désertiques. Une fois arrivés, on a fait la rencontre de nouveaux pèlerins.
Mathilde : Après une bonne nuit et un petit déjeuner dans un café, nous sommes partis pour notre étape du jour : 16 km en compagnie de Pierre, parfait pour parler un peu de Rap pour L avec quelqu’un qui s’y connaît plus que moi. On marche en faisant des jeux, des blagues, je découvre d’ailleurs l’humour de L qui me fait beaucoup rire.
Et au milieu de tout ça, un paysage encore incroyable survolé par plein de buses et certaines vraiment basses. Une bien bonne journée suivie d’une belle soirée aussi. Appel de L à ses parents et puis un dîner partagé avec d'autres marcheurs, enfin ce soir ce sont surtout des marcheuses. Et un super bon dessert approuvé par L le pâtissier. D’ailleurs, vivement notre jour de repos, L a prévu de nous concocter un moelleux au chocolat.
Mardi 25 mars : Espalion
L : Plus grosse étape que la veille (26 km). On est partis de Saint Chély d’Aubrac jusqu’à Espalion accompagnés de Pierre. Encore une fois, il y a eu pas mal de montées et aussi de descentes. Aujourd’hui, j’ai quand même réussi à les dépasser mais j’ai été vite rattrapé dans une montée. On s’est arrêtés dans un village et on a visité une église qui était magnifique. On est arrivés au gîte vers 17h. On a fait les courses et on va regarder un film au cinéma sur la seconde guerre mondiale.
Mathilde : Le soleil est de retour et le vent a disparu. Encore une bien belle journée pour les yeux. Le chemin est très beau et les villages sont vraiment très mignons. On marche en discussions ce matin et puis après notre pause, on initie Pierre à nos heures de silence. Le chemin a plus de dénivelés que ce que l’on croyait mais ça l’a fait. Petite pause à Saint Côme d'Olt. On en profite pour rentrer dans l’église qui a l’air très jolie et effectivement les vitraux en valent la peine. On finit la marche tous les deux, sous la pluie, sans beaucoup parler. Contents d’arriver. Un appel avec Anthony, pour nous deux qui fait du bien, un bon plat préparé, un nouveau test de chips brets et maintenant direction, le cinéma.
Mercredi 26 mars : Fonteilles
L : Aujourd’hui, étape moyenne (20 km). On est partis de Espalion jusqu’à Fonteilles. On est quand même arrivés tard (17h) il y avait beaucoup de montées, on a rigolé toute la journée en imitant les gens qu’on a croisés sur notre route
Mathilde : Journée sous le signe de la légèreté et des rires. Nous marchons tous les deux toute la journée. Nous ne partons que 30 mn après tous les autres marcheurs (Claire, Bernadette, Marc-Alain, Rémi et Gabrielle) et nous ne verrons personne sur le chemin. On en vient à douter de l'honnêteté de ces marcheurs, en se demandant s’ils ne prennent pas le taxi. ah ah ah !
Du soleil, des montées, des descentes et des beaux villages parcourus. Enfin, c’est ce qu’on nous a dit car le soir, on a retrouvé tout le monde, on se rend compte que nous n’avons pas visiter des lieux essentiels de cette journée comme le village d’Estaing par exemple. On s’y est arrêtés pour boire un coca et faire une bataille corse qui a duré plus d’une heure sans avoir le courage de visiter le village.
Après une bien belle montée, on arrive à notre gîte qui est pour cette soirée un mobil home. On retrouve plus ou moins tout le monde et la soirée continue comme notre journée avec beaucoup de rires.
Jeudi 27 mars : Conques
L : Aujourd’hui, grosse étape (30 km) on est partis de Fonteilles jusqu’à Conques. C'était une journée compliquée. On s’est arrêtés neuf fois. A la pause repas on a vu deux faons courir face à nous. On est arrivés à 18h45. Le repas était à 19h et très strict car on dormait dans une abbaye. Avant le repas, un frère est venu bénir la table, puis après le repas on est partis à la bénédiction des pèlerins. J’avoue que c’était un peu chelou. J’ai jamais assisté à des choses comme celle-là, mais bon au moins je l’aurais fait une fois dans ma vie.
Mathilde : Une grosse étape nous attend aujourd’hui. On décide de se lever tôt. Mais le petit déjeuner chez l’hébergeur avec tout le monde est bien agréable et on traîne un peu à partir.
On marche seuls et puis aussi avec Pierre et Pierre-Louis. On fait la pause repas avec eux et on a la chance de voir deux faons courir devant nous. Je suis trop contente depuis le temps que je dis à L que j’ai envie de voir des animaux (un cerf j’adorerais et un renard tout blanc). On finit l’étape à nous deux mais dans la difficulté. On trouve l’étape longue, on fait pas mal de pauses ce qui nous fait arriver à 18h45 juste avant le repas à l'abbaye avec tout le monde. C’est un chouette moment, on fête l’anniversaire de Marc Alain et puis par curiosité on file voir la bénédiction des pèlerins. On n’est pas forcément très à l’aise, mais c’est sympa d’y assister au moins une fois. Et puis douche et à 21h45 trop contents de retrouver nos lits
Vendredi 28 mars : Decazeville
L : Petite étape pour la journée. Nous sommes partis de Conques pour aller à Decazeville en partant une grande montée nous attendait. Une fois arrivés en haut, Pierre nous a rejoints, on a fini la journée ensemble et en arrivant à l’entrée de la ville, mon ampoule s’est manifestée. On est arrivés tôt dans le gîte.
Mathilde : Nous prenons le temps ce matin de régler tout ce que nous avons à faire, en commençant notre journée dans un café. Après nos blogs faits, les comptes, la lecture du rapport, nous nous élançons pour nos 16 km. Ils commencent sportivement avec presque 3 km de dénivelés importants. En grimpant nous avons une vue imprenable sur Conques et L la même la chance de pouvoir sonner la cloche d'une petite chapelle dans la montée. La suite de l’étape est plus simple, du plat, de la descente au milieu de prairies mais beaucoup de vent. Fin d’étape à Decazeville en demi-pension. Nous sommes que tous les deux, c’est calme mais au repos. L se régale d’un poulet incroyable.
Samedi 29 mars : Figeac
L : Plus grosse étape pour la journée (28 km). Une longue étape avant le jour de repos avec Mathilde on a passé la journée à deux. On a croisé personne et avons fait la rencontre d'une dame assez sympathique qui tenait un food truck. Arrivés à Figeac, on a loué une chambre d'hôtel. Pierre nous y attendait. Soirée kébab, télé et grasse matinée
Mathilde : On se prépare mentalement depuis la veille pour cette belle étape de 28 km et décidons de partir plus tôt qu’à notre habitude.
Finalement, l’étape se réalise sans difficultés. Nous marchons seuls toute la journée et avons un bon rythme. Nous faisons aussi moins de pauses. Nous avons des discussions intéressantes sur les émotions et comment arriver à les gérer au mieux et aussi sur la famille, les liens, ce qui peut se REJOUER de génération en génération.
Nous arrivons en fin d’après-midi à Figeac. Le village a l’air bien joli mais ce soir c’est repos dans un hôtel… et donc forcément un peu de télé pour L pour son plus grand plaisir ainsi qu’un kébab. La visite sera pour demain
Dimanche 30 mars : Repos - Figeac
L : Aujourd’hui, rien de prévu à 10h. On part faire les machines et on s'arrête sur la place de Figeac boire un cappuccino avec de la chantilly. Ensuite, on part au resto avec Pierre, Claire et Mathilde. On a donc rejoint le gîte où l’on a été reçus comme des malpropres. On a même dit à la dame que si elle continuait on s’en allait dans un autre gîte. Elle s'est donc calmée. Après au gîte avec la télé, ensuite soirée Mcdo, ciné pour finir. Le film était génial (Mickey 17)
Mathilde : Voilà notre premier jour de repos. Nous avions prévu une grasse matinée mais avec le changement d’heure et le fait de devoir libérer la chambre à 10h30 nous ne dormons réellement que jusqu'à 9h.
Journée tranquille à Figeac. Café en terrasse au soleil pendant que notre machine tourne et puis grâce à notre côté économe, nous avons pu mettre pas mal d’argent de côté et nous faire plaisir pour notre jour de repos. A midi, ce sera donc restaurant avec Claire et Pierre que nous voyons depuis le départ et qui s’en vont ou empruntent une autre voie.
Nous nous installons aussi dans notre gîte où comme on a pu vous le dire L, nous n'avons vraiment pas été reçus d’une manière agréable. Mais pas de quoi gâcher notre journée. Un peu de TV pour L et de dessins pour moi et puis une balade en claquettes et sans sac dans la ville. Ça fait du bien. Tout est fermé, on en profitera mieux ce soir. Mcdo et puis cinéma. Le film lui a bien plu. Comment je le sais ? Cette fois, il ne s’est pas endormi au bout de 20 mn ah ah ah !
Mardi 31 mars : Ussac
L : Reprise pour aujourd’hui. On a dû dire au revoir à Pierre car il prenait une variante. On n’est pas sûrs de le revoir car il est bien tenté de rentrer sur Paris (pas très menaçant ce Pierre la menace) donc APRES on est partis à la poste renvoyer les habits que j’avais en trop (2 kg) on est partis à 11h de Figeac malgré notre étape de 24 km. Durant nos heures de silence, j’ai dû attendre Mathilde à chaque fois, petite sieste au bord d’un lac pendant la pause et on a fini par arriver pour 18h où l’on a été reçus par des paons. On est aussi allés voir les moutons dans la ferme, les moutons ont une sale tête mais les agneaux sont très mignons.
Mathilde : Fini les vacances, c’est reparti pour 24 km mais avant toute chose on passe à la poste pour se délester un peu de poids dans nos sacs, résultat moins de 2kg500 pour L, il va pouvoir voler maintenant
Et puis un au revoir à Pierre qui prend une autre voie et nous voilà de retour sur le chemin. L’étape est plus qu’agréable. Ciel bleu, soleil, le printemps bien installé avec les prairies parsemées de pâquerettes, tournesols, colza et plein d’autres. D’ailleurs, c’est chouette pour goûter des plantes sauvages. L se prête bien au jeu (bien évidemment, je ne lui fais goûter que des plantes que je connais). Une pause casse-croûte au soleil entre nos heures de silence. Je le soupçonne d’avoir un moteur dans ses chaussures pendant ces temps-là. Il n’est pas tellement friand au silence que j’ai l’impression qu’il accélère pour que ça aille plus vite. Il marche donc bien devant moi et pas besoin de chronomètre pour la fin du silence, il s’en charge en sifflant dans son sifflet sur son sac comme un joyeux luron.
Nous testons aussi une pause méditation près d’un étang. Je suis ravie. L ne dit pas non et au bout de 2 mn, il dort déjà. La méditation s’est donc transformée en sieste.
Encore quelques kilomètres à marcher et deux fouines viennent juste sous nos yeux. Elles passent furtivement une première fois, et puis plus doucement une deuxième fois où on voit vraiment bien leur visage.
On s’arrête net, trop contents de cette rencontre. Ce soir, nous arrivons au gîte qui s’avère être une ferme. 7 paons et des dizaines de moutons avec leurs agneaux. Nous nous endormons avec les chants des paons.
Mardi 1er avril
L : Aujourd’hui, une étape de 25 km nous attend. On reçoit un message de Pierre qui nous dit qu’il arrête son chemin et qu’il rentre à Paris (c’est un petit joueur), son message m’a ému. On fait une pause dans un village à la sortie d’Ussac. L’hébergeur nous a conseillé une pâtisserie appelée le pastis et non ce n’est pas à boire du Ricard mais à base de pommes. On repart
Mathilde : Une journée difficile pour le corps et l’esprit de L. Elle commence par un message de la part de Pierre pour nous dire qu’il arrête son chemin et qu’alors nous ne le verrons plus.
Premier petit coup au moral de la journée pour L. Il n’est pas très motivé pour marcher aujourd’hui. Nous discutons de ce que la marche peut apporter de positif à un jeune ainsi qu’à des adultes comme moi.
Notre hébergeur de la veille nous avait parlé d’une spécialité de la région : le pastis. Nous en prenons donc une part à la boulangerie et oui désolée pour les amateurs de boisson anisée, le pastis est une tarte aux pommes avec de la confiture de prune… Validée par le pâtissier L. Nous reprenons le chemin avec notre première heure de silence et déjà pause repas dans l'herbe au soleil et en testant un peu l’aquarelle que j’ai amenée.
Mais la reprise est difficile, une montée, la chaleur… trop selon L, ses pieds qui lui font mal… Son envie d’être chez lui sans marcher… Tout lui semble dur. On prend alors le temps de faire des pauses, d’en discuter et en haut de la montée une phrase écrite sur un panneau sur un poteau “chacun de nous, dans sa vie a sa propre montagne à gravir… un pas de plus c’est un pas de moins”. Des petites phrases qui font écho. On repart…de nouvelles pauses, quelques blagues aussi et on s’essaye à la cohérence cardiaque, à l’ombre sous des pins. L adore, trouve ça “gavé stylé”, ça lui permet de ne penser à rien pendant plusieurs minutes.
Longue journée de marche mais malgré toutes ces difficultés qui prennent de la place dans l’esprit, il garde son humour et son sourire. Je le félicite. Nous arrivons à 18h30 à l’auberge. Il nous reste 30 mn à faire pour les courses, on passe en mode Pékin Express. Repas, douche et nous voilà dans nos lits en train de lire et écrire.
Mercredi 2 avril
L : Aujourd’hui, réveil de bonne heure et la nuit nous a réservé quelques surprises. Les volets qui claquent, la lumière du couloir qui s’allume toute seule à 3h du matin, Mathilde a peur et me dit “c’est toi qui a laissé la porte ouverte ? Elle descend en panique et on se rend compte qu’il n’y a personne. On se réveille à 7h pour partir à 8h dans la matinée, on aperçoit un chevreuil. On arrive au gîte pour 15h30, petite sieste, repas et partie de baby- foot. Mathilde gagne l’échauffement et je reprends la main sur la deuxième. On a bien rigolé. C’était une bonne soirée.
Mathilde : Après un café, nous gravissons une longue colline, vue superbe. Nous traversons quelques villages, un ami marcheur nous paie un café.
A Fromista, nous faisons quelques courses pour notre repas dans le gîte bondé de pèlerins de tous horizons.
Nous faisons ensuite quelques parties de Uno, mais la nuit est longue, un coréen très affairé et bruyant nous empêche de dormir. Il y a aussi des ronfleurs.
Jeudi 3 avril
L: Aujourd’hui, nous partons de l'albergue après ma fameuse défaite au baby-foot, on part pour une petite épreuve de 28 km. Le matin, j’ai eu mon avocat au téléphone. Après le repas, j’ai mis une pointe à Mathilde jusqu’à l’entrée de Cahors, tellement rapide que j’ai dû l'attendre 10 mn chrono. Ensuite j’ai récupéré mon colis à la poste, puis soirée à l'hôtel avec la télé.
Mathilde : Après ma victoire au baby-foot direction Cahors. Petite étape parsemée d’appels téléphoniques. Plus difficile d’être présent au paysage. Nous arrivons dans l’après-midi à Cahors. Fini le calme de la campagne, retour à la ville. C’est très joli d’ailleurs. Nous avons un jour de repos demain donc après un passage à la poste pour que L récupère un colis, direction l’hôtel pour une “grasse matinée demain” et pour le plus grand bonheur encore de L : télé et sa série préférée Mentalist … lecture et dessin pour moi.
Vendredi 4 avril
L Aujourd’hui jour de repos. On a voulu aller au sauna, hammam mais en arrivant la caissière nous a dit qu’il fallait avoir 18 ans, donc on a été à la piscine. Ensuite, on est allé chez le médecin pour faire mon certificat médical pour mon épreuve de sport du CAP, puis après je suis allée me faire masser. C'était mon premier. J’ai bien aimé. En sortant, j’avais 2 de tension, j’avais l’impression de planer, puis soirée au gîte. On a rencontré un groupe de 7 pèlerins assez sympathiques.
Mathilde : Journée de repos, au programme
- grasse matinée
- sauna
-hammam qui se transforme en piscine car il faut avoir 18 ans pour l’espace balnéo
-kébab
-médecin
-et massage pour L, son premier. Un beau cadeau, il s'en rappellera je pense et moi j’en profite pour faire un tour en ville.
Ce soir, au gîte, nous rencontrons quatre nouveaux marcheurs, ce qui nous ravis après plusieurs journées seuls. Et demain, c'est reparti.
Samedi 5 avril
L : Aujourd’hui, on part de Cahors pour aller à Lascabanes. En partant, il y avait une grosse montée. Elle m’a achevé pour bien commencer la journée. On est arrivés vers 18h avec les deux personnes qui étaient dans le gîte la veille. On a passé une bonne soirée avec de nouvelles rencontres.
Mathilde : Cahors-Lascabanes pour aujourd’hui. 24 km qui commencent par une belle montée “dru dans l’pentu” comme on dit chez moi. Du soleil et du soleil, on se croirait en été aujourd’hui. On a croisé un peu plus de monde qu’à notre habitude sur le chemin aujourd’hui, mais nous marchons quand même la plupart du temps seuls. Comme d’habitude de longues pauses pendant notre journée : pique-nique, sieste, cohérence cardiaque, clope pour L. On arrive en début de soirée, profitons du petit groupe et terminons notre soirée avec notre jeu préféré : la bataille corse.
Dimanche 6 avril
L : Aujourd’hui, on part pour 24 km jusqu’à Lauzerte. On est partis avec les deux pèlerins de la veille (Yves et Philippe), à la pause on s’est arrêtée manger dans Montcuq. On a payé hyper cher pour un burger de chez Auchan et une pizza de chez Aldi pour Mathilde. Arrivés au gîte à 18h, nouvelle rencontre. Une soirée qui finit avec Mathilde à jouer à la bataille corse car tout le monde est au lit à 20h30.
Mathilde : Nous commençons notre journée de marche avec Yves et Philippe, deux retraités rencontrés la veille et marchons avec eux jusqu’à Montcuq où bien sûr chacun s’amuse à faire son petit jeu de mots. On se fait une pause repas dans un café mais nous avons mal choisi : pas super et cher en plus. On profite quand même de l’ambiance du marché, il y a comme un petit air de vacances. Après-midi un peu plus compliqué, on est pressé d’arriver. On garde quand même notre bonne humeur et nos moments de rire jusqu’à l’arrivée au gîte où nous sommes plusieurs ce soir. Mais ici à 20h45 tout le monde est couché alors L prend sa revanche à la bataille corse.
Lundi 7 avril
L : Nous sommes partis de Lauzerte pour aller à Saint Martin. En début de matinée, j’étais devant et j’ai perdu mon chemin vite retrouvé, petite pause sieste à 30 mn de l’arrivée où nous recevons un coup de fil d’Anthony pour nous dire que la marche se termine vendredi en raison du manque de financement. J’étais content, j’ai même dansé dans le champ où nous nous étions arrêtés. Arrivés au gîte à 16h. Encore de nouvelles rencontres et un bon rougail saucisse pour finir la journée
Mathilde : Départ tranquille pour aller faire les courses pour notre pique-nique. Nous passons par Lauzerte, un village médiéval très mignon. Début Avril et nous souffrons déjà de la chaleur. En début d’après-midi, nous nous offrons une sieste au milieu des pâquerettes. Et au réveil un appel d’Anthony pour nous annoncer (comme nous nous en doutions) que nous n’avons pas les financements pour les trois mois de marche et qu’alors elle prend fin ce vendredi. C’est dingue comme un évènement peut être vécu de deux manières complètement opposées par deux personnes différentes. L est ravi, c’est une bonne nouvelle pour lui, il chante et moi je suis déçue et un peu frustrée, mais c'est ainsi. Le soir, nous sommes dans un super gîte avec d’autres marcheurs. Un très bon repas et de nouveau une bataille corse car tout le monde se couche très tôt…sauf nous.
Mardi 8 avril : Moissac
L : Aujourd’hui, toute petite étape de 12 km pour arriver à Moissac. Nous sommes arrivés à 12h30 pour manger dans un buffet à volonté chinois. Après avoir trop mangé, une grosse montée nous attendait. Juste avant l'arrivée au gîte. Fin de journée au cinéma pour regarder un film assez drôle, nous sommes en gîte et préparons notre retour (billets de train, horaires d’arrivée.
Mathilde : Toute petite étape de 12 km qui se fait quasiment en silence et puis c’est une arrivée en ville à Moissac. Nous arrivons pour l’heure du repas et d’un commun accord, nous décidons d’aller manger à un buffet à volonté asiatique. Mauvaise idée. Nous mangeons beaucoup trop et galérons à monter l’énorme côte qui nous emmène chez Anne dans son gîte La Petite Lumière. Super endroit surtout. Nous nous posons un peu et filons au cinéma. Cette fois, c’est moi qui n’aime pas tellement le film mais j’avoue avoir rigolé tout de même. Et ce soir, une très chouette soirée où nous partageons un repas avec Anne et Karine une marcheuse. De belles discussions et des rires aussi.
Mercredi 9 avril : Saint Anthiome
L : Aujourd’hui dernière ligne droite avant la fin. On part pour 7h au lever du jour. On part de Moissac jusqu'à Saint Anthiome, c’est notre plus grosse étape (32 km) à la pause de midi petite sieste d’une heure avant de repartir on arrive dans le gîte pour 17h30 pour notre dernier soir de marche, ça sera plat du pèlerin avec une série Netflix.
Mathilde : Pour notre dernier jour de marche avant que L rentre chez lui, nous décidons de nous faire une étape plus conséquente qu’à notre habitude : 32 km
Nous partons à 6h45 pour voir le lever du jour et avons la chance d’avoir une magnifique vue de Moissac. Brouillard le matin et puis en longeant la Garonne, le soleil se lève. Une longue pause au très joli village d’Auvillar. Nous repartons en plein soleil avec une forte chaleur pour un mois d’avril. Et ce sont 9 dernier kilomètres qui nous attendent. Nous nous remémorons quelques bons souvenirs et j’ai le droit à encore de belles imitations de la part de L. Ce soir, comme pour le féliciter de ce mois de marche accompli, le gîte est grand luxe. Super lit, super douche, repas du pèlerin XXL, une télé, Netflix… nous regardons ensemble la série Adolescence qui vaut le détour et allons nous coucher.
Jeudi 10 avril
L : Aujourd’hui, dernier jour. Nous partons en stop pour rejoindre la gare de Valence pour aller à Moissac. Arrivés à Valence avec Mathilde, je me fais contrôler par les gendarmes à cause de mon style vestimentaire. Ensuite, à Moissac, on part faire mon album photos et renvoyer les affaires de marche à la poste. Demain, je rentre chez moi définitivement je l’espère. Je suis content de rentrer mais aussi d’avoir vécu cette aventure, ça m’a permis de me retrouver avec moi-même et de penser à autre chose. Merci à toutes les personnes bienveillantes rencontrées sur ce chemin, merci aussi à Mathilde et à Seuil pour cette expérience.
Mathilde : Fini les matins à enfiler nos chaussures de marche, à checker le parcours et nous badigeonner de crème solaire.
Non, ce matin, c’est claquettes et pouce en l’air pour retourner sur Moissac où nous prendrons notre train pour retourner sur Bordeaux demain.
Donc un peu de stop, de train, un dernier resto en terrasse où nous prenons le temps de clôturer les comptes, les blogs, l’impression des photos pour son album, une visite du magnifique cloître de Moissac et nous retournons chez Anne où nous avons dormi quelques jours plus tôt. C’est une magnifique dernière soirée, un repas à 4 sous la douceur de la nuit, des anecdotes partagées et beaucoup de rires. Et puis nous voilà vendredi… matin où il rentre chez lui. Au petit déjeuner, Anne nous fait tirer un mot dans une corbeille remplie de papier. L tire le mot “changement” comme un dernier message du chemin. Un mois c’est court, très court et en même temps il y a le temps de se passer plein de choses. Je suis heureuse d’avoir pu accompagner L jusqu’ici. J’espère qu’il saura se saisir de certaines discussions qu'on a eues, qu’il a eues aussi avec toutes ces belles personnes rencontrées, qu’il gardera les sourires, la bienveillance, l’authenticité, l'honnêteté de chacun, la confiance que les gens ont eue en lui et la lumière qui l’habite. La vie est devant lui, je sais qu’il a les capacités pour affronter les moments difficiles, que comme tout le monde on peut tomber, s’égarer mais se relever aussi. Je lui souhaite.
L'Etat finance cette marche à hauteur de 80 %.
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On vous lit avant de s'endormir, merci pour les nouvelles, et vos deux visions des choses.
Bonne fin de chemin !
M,M&E
Merci pour le clin d'œil !
Bon et joyeux chemin,
Mélanie, Milan et Ella
Nous sommes ravis de vous lire!
Bon chemin,
Mélanie, Milan et Ella