Marche de Maexxx accompagnée par Valérie
Dimanche 18 février : Jour de repos
M : Réveil à 11h30 pour moi, Valérie me donne mon café au lit. Je me prépare, puis on se dirige vers le seul magasin ouvert pour faire le plein. On a la tête dans le c…. On décide de se reposer à l’albergue.
L’après-midi pour moi : détente, je bouquine, je regarde la télé ou écoute la radio.
Lentilles au poulet préparées par Valérie ! Notre régime est sur la bonne voie.
Valérie : un vrai dimanche ! repos, repos…
Lundi 19 février : Etape de 12 km
M : Réveil à 10h45 pour moi. Petit déjeuner salé, oeufs, jambon et fromage avec yaourt nature à côté.
12h10, on part, on longe une nationale, ça devient vraiment ch… à force parce que les pieds n’aiment pas trop le béton et mentalement l’ennui vient très facilement.
A 14h10, on arrive, on se dirige vers l'albergue qui est géniale, on retrouve la terrasse sur le toit, une chambre solo et une cuisine ! Le soleil n’est plus timide ! Ça fait tellement du bien quand il fait beau.
Repas du soir : pâtes au saumon, préparées par moi !
Valérie : Après avoir nettoyé le gîte ou nous avons logé pendant notre jour de repos, nous avons repris la route.
12 km aujourd’hui, on l’a fait en une traite. ArrivéeS vers 14h à l’auberge, nous avons profité de la terrasse pour manger et faire du renforcement musculaire ! trente minutes ! C’était pas mal ! Ce soir, on se prépare pour l’étape de 38,5 km de demain.
Mardi 20 février : étape de 38 km - Etape défi en équipe
M : Pause toutes les deux heures en solo ou ensemble. Passage dans des pâtures, beaucoup de ruisseaux. Résultat:chaussures boueuses et trempées. Mais pour autant, je préfère ça à la nationale.
Pause midi : je me pose sur une petite colline entourée de petits cailloux et en compagnie d’abeilles ou de guêpes, je ne saurais pas définir.
Vers le milieu, fin du chemin, le pont que nous devons emprunter pour passer le fleuve est cassé. Les deux espagnols avec qui j’étais on fait demi-tour pour prendre la nationale, quant à nous, on a enlevé nos chaussures, relevé nos pantalons et on est passé. La fin se fait un peu longue, mais je reste motivée et j’avance avec aucune douleur. Quant à Valérie, ses pieds, c’est plus compliqué. Mais nous arrivons, trouvons de quoi bien continuer notre régime au magasin. L’auberge est géniale, un coin fumeurs. Juste à côté de la cuisine, à côté de la cuisine une télé avec youtube, c'était génial. On s’est fait découvrir quelques trucs avec Valérie et moi j’ai trop kiffé.
Valérie : Aujourd’hui, c’est une grosse étape ! 38,5 km, une première pour moi. M a déjà fait 42 km. Ah oui, aujourd’hui elle est à son 2000 km. Félicitations. Quel voyage !
Nous avons très beau temps. Le chemin est agréable, nous traversons des pâturages où nous croisons des vaches, des chênes liège et beaucoup de cailloux, de gros cailloux ronds et beaucoup de murets.
Au fur et à mesure qu’on avance, les pâturages sont de plus en plus humides. Nous avons pratiquement les pieds dans l’eau pendant quelques kilomètres.
Le chemin de Santiago s'entremêle avec la voie romaine. Nous traversons une zone archéologique où il y a une porte romaine, c’est très beau !
A un moment donné, nous arrivons sur une petite route de campagne, n’aimant pas trop la route, nous la longeons sur le chemin d’à côté, mais à plusieurs reprises nous devons rebrousser chemin à cause de grandes flaques d’eau que nous ne pouvons pas traverser. Du coup, nous allons sur la route. Au bout de quelques kilomètres, je vois M rebrousser chemin et me dire que nous avons deux choix, soit traverser une grosse rivière ou faire un détour. Notre équipe est déterminée à traverser la rivière. Nous la traversons avec succès. Il nous reste encore quelques kilomètres, une heure avant d’arriver, lors d’un passage de rivière, je glisse sur des cailloux et je me retrouve les deux pieds dans l’eau, cela fait beaucoup rire M, pour ma part, beaucoup moins.
Arrivées au village, nous allons faire les courses, au menu omelette et légumes.
Mercredi 21 février : Étape de 21 km
M : Le soleil est déjà bien présent à 10h. Pendant 10 km, on doit longer la nationale. Je trouve ça tellement terrible ces voitures qui frôlent, le béton qui fait mal aux pieds et le fait que même si la nature est là, je n’arrive pas à me relaxer. Après 10 km, je me pose sur un banc attendant Valérie. Une grand-mère espagnole me parle, on échange, elle me dit que je suis vaillante. J’ai trouvé ça tellement réconfortant après cette nationale.
Après la pause, on monte bien avec enfin la nature à nos côtés. Un moment, on voit un ruisseau, Valérie me dit, on y va ? Du coup, je la suis sans réfléchir pour un bain froid pendant 8 mn avant de ressortir pour s’habiller. On se sent mieux après ce bain froid ! Dans le village, où nous sommes, seulement 30 personnes y habitent, autant vous dire qu’à part le bar d’ouvert, il n’y a rien d’autre, donc on a mangé un bar.
Valérie : Ce matin, nous partons vers 10h30. L’aubergiste nous dit que nous avons 10 km à faire sur la nationale. Cela n’enchante pas beaucoup M, du coup, elle trace. Elle va à une vitesse extraordinaire, pire que buzz l’éclair. Au loin, nous voyons les montagnes.
Au bout de ces 10 km, nous arrivons dans un premier village médiéval. De ce village, nous avons une belle côte. Une fois celle-ci faite, nous entrons dans une grande forêt, la faune change beaucoup, les arbres sont plus grands que les chênes-liège et il y a plusieurs essences.
Il n’y a pas de feuilles sur les arbres. Les nuages arrivent, nous avons une sensation de changement de saison, il faut un peu plus frais. Mais cela ne nous empêche pas de faire un bain froid dans une belle rivière que nous avons croisée. Ni une, ni deux, nous rentrons dans l’eau, nous y restons 5 mn. Nous repartons légères après ce bain. Arrivée au village, nous allons au bar afin de régler l’auberge et se faire tamponner la crédentiale. Nous y restons pour manger, nous mangeons des pâtes et des morceaux de porc. On est repues.
Jeudi 22 février : Étape de 21 km
M : Départ 9h45/10h de l’albergue. Il est censé pleuvoir aujourd’hui ; on n’a pas de nourriture sur nous à part 3 barres de céréales et de l’eau chaude. On décide de marcher 8 km et de manger dans un bar, sauf que, comme il ne pleut pas, on continue 4 km plus loin dans un autre village pour se nourrir. Le bar ne veut pas nous faire à manger, finalement on trouve une tienda. On mange dans un arrêt de bus. On repart pour 2h de route avant d’arriver à notre destination finale.
La pluie arrive quand nous arrivons dans le village, ce qui est vraiment génial. Ce soir, nous mangeons et dormons dans l’auberge d’un curé qui donne l’hospitalité depuis plus de 20 ans.
Valérie : Aujourd’hui, nous partons vers 9h30 de l’auberge. Ce matin, j’ai réussi à faire 30 minutes d'étirements, je l’ai ressenti pendant la marche. Nous sommes parties d’un bon pas avec M. Le temps a changé, nous avons perdu entre 10 et 15°, nous revenons en hiver. On s’y était fait au soleil ! La pluie nous guette, les nuages avancent vers nous. Nous avons attendu quelque temps avant de mettre notre pantalon de pluie. Une fois que nous avons senti que la pluie allait vraiment nous tremper, une petite pluie fine, mais tenace. Arrivées dans le second village, nous avons voulu manger dans un bar, le patron nous a fait comprendre qu’il préparait à manger qu’à partir de deux heures. Nous décidons alors de trouver un petit commerce pour acheter notre repas du midi. Nous partageons un bocal de pois chiches. Et nous ajoutons chacune un fruit de mer, pour M du thon et pour ma part, des calamars. Tout cela en boîte.
On se protège de la pluie dans l’arrêt de bus pour notre déjeuner. Nous repartons très vite. Nous arrivons à l’auberge à 15h. L’auberge est donativo, l’espace est très beau, à la fois rustique et plein de couleurs. Nous mangeons ce soir avec d’autres pèlerins.
Vendredi 23 février : Étape de 27 km
M : Départ à 8h30, normalement il est censé y avoir de la pluie aujourd’hui, autant vous dire qu’il y en avait pas beaucoup, mais vraiment pas beaucoup. On discute tout en traversant les pâturages de vaches. A midi, après une bonne montée qui n’en finissait pas, nous voilà à la Corde Picode la Dueñao où nous déjeunons devant cette vue sur les montagnes et quelques vues avant de vite repartir car nous avons très froid. Après 1h40 de marche, Valérie voit une sorte de maison église qui me propose d’aller voir, j’accepte. A l’intérieur, se trouve Clémence, responsable du suivi de marche, quelle surprise. Je ne m’y attendais pas du tout. Puis, nous terminons la route ensemble jusqu’à l’albergue. J’appelle ma sœur dehors, je me l’ai pèle. Après un repas dans le resto, verdict, seule la soupe était bonne. Dernière clope fumée sur une balançoire avec Clémence
Valérie : Aujourd’hui, nous prenons le chemin à 8h30 après le petit déjeuner pris avec les autres pèlerins. L’aubergiste du donativo nous offre à chacun avant de partir un petit sachet en alu pour le chemin. C’est une étape de 27,9 km. Nous partons sur le même rythme.
Avec M, nous discutons beaucoup sur plein de sujets. Vers 12h, nous atteignons le pic de la Dueña. Nous sommes à environ 1100m. Nous avons une vue très large sur le paysage. Il fait très froid là-haut, nous mangeons assez rapidement. Le cadeau de l’aubergiste, dans le paquet d’alu, c’est du jambon cru, ça tombe bien. On redescend la montagne très vite afin de nous réchauffer.
On marche ensemble, tranquillement jusqu’à un hameau et à la grande surprise ! Clémence s’est télétransportée jusqu’à nous. On la trouve au fond d’une grange. M n’en revient pas. On l’embarque dans notre marche. On prend le café sous un arc-en-ciel. On avance dans le vent et entre les gouttes de pluie. En arrivant au village,nous cassons les sacs un peu lourds, mais ça le fait.
Le soir, on mange à l’hôtel rural une super soupe de poisson, on en reprend deux fois tellement c’est bon, la suite du menu est moins appétissante. La joie de retrouver Clémence, nous fait veiller tard.
Samedi 24 février : Étape de 23 km
M. Départ de l’albergue à 9h15. 2h de marche solitaire à travers les champs, les étangs, les pâtures, les vaches.
Le soleil est très timide, la pluie vient par moments mais très fine. Je cherche pendant 10-15 mn un arbre à grimper avant que les filles arrivent. J’en trouve un. Une branche par terre me facilite la montée dans l’arbre, par la suite Clémence me rejoint. On repart, arrivées en haut d’une colline, on fait les cigognes, prises en photo. Arrivée à Salamanque, direction l’hôtel, on mange direct, on avait trop faim. Toute l’après-midi, salon avec Clémence, puis courses, appel avec le journaliste de France 2. Enfin des sushis. Les sushis étaient bons, pas assez collants pour des ogresses comme nous.
L’ambiance du resto cassait la tête à tous. Petit tour nocturne dans la ville avant de dormir.
Valérie :On s’en va de l'hôtel/Rural avec Clémence et M. Au moment de la pause, nous retrouvons M perché sur un arbre à fumer une cigarette, Clémence l’a rejointe. Pour ma part, je reste au soleil au bar pour boire mon café.
Nous repartons jusqu'à Salamanque, il y a beaucoup de vent, nous avançons bien. Clémence prend des photos de nous en cigogne lorsqu’on arrive à la lisière de la ville. Arrivées à Salamanque, nous mangeons notre pique-nique à l’hôtel. Après les courses, la lessive et autres, nous allons manger des sushis. Malheureusement pour nous, nous nous retrouvons dans un brouhaha pas possible où nous ne nous entendions pas parler. Bref, nous mangeons nos sushis et partons;
Dimanche 25 février : Jour de repos
M : Réveil à 10h pour moi avec une grosse faim. On déjeune dans le salon. On va faire de la course sur un terrain pendant 20 mn, pieds nus pour moi et Clémence. On s’étire après, quand on rentre on mange direct.
Direction, le cinéma voir Bob Marley. Le film était sympa surtout les musiques. Sauf qu'on ne comprenait pas grand-chose, donc quand je rentrerai, je le regarderai en français. On danse dans le ciné à la fin du film, on était seules, c’était cool. On rentre, pause TV pour moi et dodo pour Valérie. Avec Clémence, on va chercher à emporter un repas indien.
J’ai goûté les naans au fromage, c’était très bon. Tout le monde était ravi..
Avec Clémence, on teste la lumière de ma lampe torche sur les lampadaires de l’hôtel. C’était magnifique.
Valérie : Je me lève tôt. Je laisse M dormir. Je vais prendre un café sur la place Mayor avec quelques tostadas. La place est vide, j’aime l'ambiance du matin très tôt. Quelques âmes errantes rôdent sur la place, des lève-tôt, des jeunes pas encore couchés.
Je les rejoins, nous mangeons le petit déjeuner ensemble et allons faire un footing. Clémence nous fait faire des étirements et courir 20 mn. Ça fait du bien de retrouver la course à pied.
Dans l’après-midi, nous allons au cinéma voir Bob Marley. A la fin de la séance, nous dansons. Nous mangeons indien ce soir.
Lundi 26 février : Etape de 19 km
M : On dit au revoir à Clémence, puis on part. On fait quelques courses avant de partir. On a mangé sur la grande place de Salamanque. On suivait le chemin quand on s'est perdues. Un terrain de sport nous tombe dessus, Valérie et moi, motivées, on le fait, puis on repart. A une intersection, on s’arrête devant une maison. On regarde le GPS. Je vois une sculpture à l’intérieur de la maison, puis après je vois une dame nous fixer. J’ai eu un sursaut de surprise. Elle a fini par nous parler et nous indiquer le chemin. On suit la nationale un bout de temps avant de retrouver le chemin. Un chemin dans les champs. L’albergue est chouette, une terrasse, une cuisine, une salle à manger. Je lis l’Alchimiste à Valérie avant et après le repas. Puis dodo
Valérie : Nous partons de Salamanque aujourd’hui. Nous disons au revoir à Clémence autour du petit déjeuner et avant de reprendre le chemin, nous faisons les courses. Nous achetons de la spiruline pour nous énergiser ; Nous marchons 15 km aujourd’hui, c’est une étape plutôt tranquille.
Arrivées à l’auberge, nous prenons un goûter, il fait très froid. Ce soir, je fais la cuisine, sauce tomate maison avec pâtes. Pendant que M me lit à haute voix l’Alchimiste de Paolo Coelho. C’est un moment très agréable. Elle a une très belle voix.
Mardi 27 février : Etape de 55 km
M : Au début l’étape du jour était de 34 km. On est sur des chemins à côté de l'autoroute. A un moment on doit faire un détour parce qu'une grosse rivière était là et qu’on ne pouvait pas passer. On arrive à trouver un endroit calme où il y a des vaches et des arbres, ça nous a fait du bien.
Arrivées dans une ville après 21 km, on quitte enfin la route pour des chemins dans les champs. A côté d’une ancienne voie ferrée. On commence à en avoir marre, la route se fait longue.
Arrivées dans le village où l’on devait dormir, aucune auberge n'était ouverte. Je propose à Valérie de faire l'hospitalité. Mais l’idée ne marche pas, le village est désert. A part une vieille femme qui parlait super vite, pour nous dire de prendre un taxi. Valérie lance l’idée de rajouter 19 km en plus pour arriver à Zamora. Après quelque temps, j’accepte le défi. Valérie cherche un hôtel sur booking où l’on peut arriver tard. La recherche est dure, mais on finit par trouver. On réserve, on note toutes les informations sur un papier puisque le téléphone de Valérie n’a presque plus de batterie. L’aventure commence avec un beau coucher de soleil, puis vient la nuit étoilée sans lune. On voit super bien les étoiles vu qu’on est au milieu de rien. Je n’allume pas tout de suite ma lampe juste pour le balisage. La nuit se fait bien noire, donc obligées de l’allumer. Je ne vous raconte pas combien de fois j’ai été émerveillée de marcher dans la nuit avec les étoiles. C’est une autre expérience tout aussi formidable. On fait une pause pour admirer les étoiles. Puis on repart. On voit la ville au loin. On se rend compte qu’on ne sera pas à la réception de l’hôtel à 23h. On arrive dans la ville vers 23h30. On doit passer un pont pour arriver en ville, pour trouver notre hôtel c‘était toute une histoire, on n’avait pas de GPS, donc on a demandé aux gens dans la rue et dans les bars, ça n'avançait pas à grand-chose. Je désespérais quand Valérie va dans un hôtel 4* pour savoir où est notre hôtel. Le gardien de nuit lui donne un plan de la ville et lui dit qu’on est à 1 min. On galère, mais on se retrouve devant l’hôtel, on rentre, une dame nous demande nos passeports via une télé. Puis on gagne nos chambres. Je m’allonge sur le lit. On a mal aux jambes et aux pieds, on se lave, on mange le peu de choses qu'on avait, puis Valérie va dormir, moi je m’étire, me masse les pieds en regardant un peu la télé avant de dormir.
Valérie : Aujourd’hui, nous sommes sur une étape de 35 km. Nous avançons pour une grande partie du chemin près de l’autoroute. Il fait beau mais très froid. Nous mangeons dans un champ où il y a des chênes-liège, pois chiche et poisson.
Nous repartons assez vite parce qu’il fait très froid. Nous dévions vers un chemin plus dans la nature, nous traversons une belle campagne près d’une ancienne ligne de chemin de fer. Nous arrivons vers 18h au village où nous allons dormir.
Arrivées à l’auberge, c’est fermé. On va dans une deuxième, c’est encore fermé. Ni une, ni deux, on décide de repartir vers Zamora, on élargit notre étape à 55 km, c’est un nouveau défi. C’est excitant. On avance sur le chemin tout en réservant une chambre d’hôtel, on ne perd pas de temps. La nuit tombe, on voit le coucher de soleil. On avance dans le noir sous les étoiles. Nous avons une bonne visibilité parce que le chemin blanc reflète. On est très motivées et on avance à toute vitesse. M va bien et est contente de l’aventure, c’est la première fois qu'elle se retrouve à marcher dans la campagne la nuit.
Au bout d’un moment, le chemin se confond avec les champs, M nous éclaire avec sa lampe. Nous voyons le lever de la lune tout orange. La nuit est magique, nous voyons Zamora à 10 km. On avance vers les lumières de la ville. Nous faisons un bout de chemin dans la boue, les chiens aboient sur notre paysage et nous nous faisons surprendre par un enclos de moutons. On les réveille par notre lumière. Arrivées au début de la ville, on se prend en photo. On rit de joie d’être arrivées. Mon téléphone n’a plus de batterie, le pont qui mène au centre est en travaux, nous faisons un détour. Arrivées au centre, on galère pour trouver l’hôtel et de quoi manger. Je vais demander, en chemin, dans un hôtel 4*, la réceptionniste est très sympa et me donne un plan papier de la ville. Arrivées à l’hôtel, c’est une réceptionniste dans un écran qui nous accueille, c’est très drôle ce système.
Fatiguées, éreintées, nous sommes heureuses d’arriver dans la chambre. Pour terminer, nous avons une tomate et une boîte de thon à nous partager, ce n'est pas lourd pour les sportives.
Mercredi 28 février : Jour de repos
M , Réveil à 13h30 pour moi, café au lit préparé par les soins de Valérie. On reste dans la chambre pendant pas mal de temps. Le matin, après le petit déjeuner, on prend de la spiruline. Ça aide pour la fatigue et la perte de poids. On cherche à manger, il est 16h30. Tous les bars/restaurants nous disent que leur cuisine est fermée. On tombe sur un qui est ouvert. On commande des croquettes de fromage et de jambon, plus des frites en forme de chips, sauce à l’ail. Les croquettes n’étaient pas bonnes et les frites, je ne vous raconte même pas. On a mis du temps à tout digérer. Bref, on marche jusqu’à Décathlon. Sur la route, deux bazars chinois nous tapent à l'œil. On achète des trucs évidemment. Puis Décathlon pour m’acheter des chaussures. Celles que j’avais n’étaient pas souples. On court 20 mn jusqu’à l’hôtel avec l’ambiance du soir.
Valérie : On dort et M plus longtemps. Je sors prendre un café et je reviens avec de l’eau chaude pour M, pour son café. Nous reprenons le plan de marche afin de le mettre à jour. Nous sortons manger, mais c’est bien dommage, nous arrivons à un moment où toutes les cuisines sont fermées, du coup, il nous reste l’option croquettes au fromage et patates frites. Mon estomac n’a pas apprécié du tout ! J’ai mal au ventre jusqu'à la fin de journée. Après ce resto raté, nous nous dirigeons vers Décathlon afin d’acheter de nouvelles chaussures à M. Nous revenons de Décathlon en courant, petit footing du soir.
Jeudi 29 février : Etape de 19 km
M : On fait un petit colis chez correos. Puis on part. On marche à côté de la nationale avant de la quitter pour des chemins de campagne. Le vent tape fort. A la pause/repas, on se pose dans un champ, on se met de sorte à ne pas être contre le vent. On se refroidit très vite. On repart ensemble, puis je marche tranquille en mode balade. Je laisse Valérie devant jongler entre la marche et de la course. Quand le vent est fort, je chante ! On arrive dans le village, direction l’albergue qui est super chère et il fait super froid. On rencontre deux français qui viennent de Lille comme moi. Direction la tienda.
Valérie : Ce matin, nous passons à correos pour renvoyer un nouveau paquet en France, M garde ses anciennes chaussures et les récupèrera en France.
Aujourd’hui, nous avons une étape de 19 km. On court un peu avec M à peu près 10 mn. Nous sommes sur des plaines, il fait froid et il y a beaucoup de vent.
Sur la fin de l’étape, je décide de courir avec mon sac pendant 20 mn. J’apprécie malgré son poids, mais je trouve très intéressant de me préparer à de futurs trails. Après toutes mes blessures sur le camino, je suis contente de retrouver ma “forme”. Avant d’aller dormir, M me lit un passage de l’Alchimiste.
Vendredi 1er mars : Etape de 23 km
M : Départ de l’auberge à 9h45. On traverse des champs sur des plateaux. A la première pause, on s’arrête devant un réservoir d’eau. C’était un très bel endroit. On était caché derrière un arbre pour ne pas avoir le vent glacial. Au bout d’un certain temps, j’ai tracé seule pendant quelque temps, après j’ai vu Valérie qui courait avec son sac derrière moi. Elle me dépasse et trace son chemin. Elle court pendant 1h. Puis on se retrouve avant de faire une pause à 2 km de la ville d'arrivée pour manger. On était contentes de notre repas,
L’auberge ne coûte pas cher, mais pas de cuisine, déception, mais on trouve toujours des solutions. Le petit bouchon qui tient le tuyau de douche, s’est cassé, donc obligée de me laver avec un jet. Bon en vrai, c’est gérable.
Valérie : Ce matin, nous partons vers 9h45 de l’auberge. En sortant du village, il y a une église perchée sur une colline, nous allons l’observer de plus près. Nous avons une belle vue sur le village ainsi que sur un lac au loin. Il y a une belle harmonie de couleurs, rouge terre, bleu du lac et vert des herbes. Nous sommes en plein vent, celui-ci nous pousse sur le côté. Nous longeons l'autoroute, la campagne Nous apercevons de temps en temps un chêne liège. Pour nous protéger, nous faisons une pause dans un chêne, tellement ils sont grands. On passe près de murs en ruine, on se demande s’il n’y avait pas un château fort. J'ai décidé de courir une heure avec mon sac aujourd’hui, je suis partie pour 20 mn au départ, mais en fait, j’ai fait une heure de footing.
Samedi 2 mars : Etape de 26 km
M : Départ de l'auberge à 9h55. On part sans mettre notre pantalon de pluie, en se disant que la pluie est très fine. Mauvaise idée 1h40 plus tard, nous sommes trempées. Nous avons gravi une montagne, c’était cool, sauf qu’on a perdu le chemin. On suit un itinéraire “maps” et on tombe sur une maison abandonnée. On se pose dedans pour faire une pause. On reprend la route dans l’autre sens et on retrouve le chemin. Nous avançons avec le vent qui nous pousse très fort et la pluie qui nous fouette fort. On est trempées et on a froid. On se met à courir 5 mn pour atteindre un village. On trouve un abri pour manger, puis on repart, il reste 6 km. Je varie entre la course et la marche pour arriver vite. La course dans les moments de pluie, ça réchauffe bien. A l’albergue, Valérie et l’autre pèlerine on eu une douche chaude, pas moi, coup dur !! Je me réchauffe avec le poêle.
Valérie : Ce matin, nous partons vers 9h50. Il y a beaucoup de vent. Après quelques kilomètres sur les chemins blancs, nous prenons la montagne. Nous devons grimper très à pique ce flanc de montagne. Arrivées en haut, nous ne retrouvons plus la flèche. Nous avançons à l’aveugle dans les fourrées et les arbres. Nous arrivons à un chemin qui nous mène vers une maison en ruines. Nous y prenons notre pause, nous sommes trempées. Il y a beaucoup de pluie dehors. Nous reprenons le chemin et au bout de quelques kilomètres, nous retrouvons la flèche. Il pleut de plus en plus et il y a beaucoup de vent, c’est le déluge, il y a des grêlons, ceux-ci semblent nous attaquer. C’est un combat contre les éléments, un vrai terrain de guerre. Nous crions à plusieurs reprises devant la puissance des éléments.
Il fait froid, on court pour nous réchauffer, en petites foulées. On s’arrête pour manger rapidement sous le porche d’une mairie. On reprend la course à pied, nous courons à petites foulées pendant 1h30 avant d'arriver au village. Arrivée à l’auberge, un monsieur avec une grande barbe blanche nous accueille et nous propose un thé et nous tamponne notre crédentiale. Nous sommes dans un donativo. Après une douche et s’être réchauffées, on fait quelques étirements à ce moment-là trois pèlerins arrivent. On mange avec une américaine un anglais et deux espagnols et José, l’aubergiste.
Dimanche 3 mars :
M : Étape de 33 km de l’albergue. Ca faisait longtemps qu’on était parti aussi tôt. De belles montagnes enneigées au loin. Le soleil est là, il fait moins humide, mais quand même. On s’arrête à mi-chemin dans un bar pour manger. Ça faisait longtemps que je n’avais pas mangé de tortilla. Elle était trop bonne ! Puis, on repart. Je croise au loin des pèlerins français que nous avons rencontrés quelques fois. Je marche avec eux quelque temps, puis dans un village nous nous séparons pour nous retrouver le soir dans l’albergue. Ils ont pris un taxi. La pluie apparaît et disparait. Ça dure 2-3 mn sans s’arrêter. On a fait une séance d’étirements sur l’herbe pendant 30 minutes. Ça m'a fait beaucoup de bien pour terminer la marche. Au soir, l’albergue n’est pas chauffée. Il faisait froid. On entend le vent qui se déchaîne dehors ! On mange les restes de mon sac, vu que c’est dimanche !
Valérie : Ce matin, nous partons sous un beau soleil chacune dans sa bulle.
On traverse de beaux paysages arborés. On s’arrête manger une bonne tortilla dans un café après une dizaine de kilomètres, cela faisait longtemps que nous n'avions pas mangé une tortilla aussi bonne.
Nous repartons le nez au soleil. A 4 km avant d’arriver à l’auberge, nous décidons avec M de faire des étirements sur le chemin pendant une demie heure. Arrivées à l’auberge, après la douche, on mange ce qu’on trouve dans nos sacs. On arrive à faire un repas assez complet : maquereau, tortilla, concombre, avocat, tomate, citron, pain.
Lundi 4 mars :
M : Etape de 10 km
Départ 10h30 de la ville après avoir petit déjeuné à côté de l'église, abritées du vent et de la fine pluie. De la montée progressive aujourd’hui. La pluie s’est arrêtée pour laisser place au soleil assez timide et au ciel qui se dégage un peu. Quand le chemin redevient plat, je vois au loin un lac entouré de montagnes enneigées. Je me rapproche et me pose pour fumer et contempler cette belle vue qui s’offre à moi. Puis je pars. Je traverse un pont et longe le lac jusqu’à la ville.
Le vent est toujours aussi présent. Sur la route, je chante, ça fait du bien. Arrivée dans la ville, je retrouve Valérie posée proche de l’église.
On mange dans l’abri de l’église à l'extérieur. On arrive devant l’albergue, en sachant que tout a été construit à la main. Les vitres sont colorées de différentes couleurs.
La douche est très basique. De l’eau sort d’un tuyau. Ça tombe. Il n’y a pas de bassin. Seul un lavabo et de la pierre sont là. Je n’arrive pas bien à expliquer, je ne trouve pas les mots. C’est un donativo.
Valérie : Ce matin, on a fait une petite étape de 10 km. Avant d’arriver à Vilar Daron, on longe un très beau lac, il est super beau, c'est très agréable. On mange sous le porche de l’église. On est dans un tout petit village où il y a beaucoup de maisons laissées à l’abandon. Celles-ci ont été détruites par le temps. Elles sont faites de terre et de cailloux. Nous sommes accueillies dans une belle auberge tenue par des sud-africains. Nous en profitons pour faire du renforcement musculaire, nous prenons les bûches qui se trouvent dans la salle pour en faire des haltères. Nous mangeons le soir dans l’auberge en compagnie d’une américaine.
Mardi 5 mars :
M : Etape de 16 km
Lever à 7h45 pour moi. Valérie devait passer un coup de fil entre 8 et 9h. Donc, moi je prépare mon sac tranquillement, puis je déjeune. Appel avec Clémence, puis on part. Les chemins sont magnifiques ces derniers temps. Le soleil est là, il fait très bon. On se rapproche de plus en plus des montagnes enneigées. On se pose dans un café. Je demande à la dame s’il y a un tabac. Elle me dit que non et me passe deux cigarettes. J’étais trop contente. 1h30 après on mange devant les montagnes, puis on les dessine. On termine le chemin sur la nationale, pour une fois ça ne m’a pas trop dérangée. L'auberge est plus froide que dehors. On est restées dehors jusqu’à ce que le soleil ne soit plus chaud. On a mangé un gâteau, pour moi craquotte intégrale plus fromage blanc et jambon.
Valérie : Ce matin, le sol est gelé. Le ciel est bleu. Nous partons avec M assez tard. Nous sommes encore sur une petite étape, 16 km. On en profite pour faire une halte dans un café, on se met en terrasse pour profiter du lieu e du soleil. Vers 13h, on s’arrête manger devant les montagnes, M me propose qu’on les dessine. Cette petite séance de dessin et d’observation des montagnes est très agréable. On voit l’ombre des nuages qui passe dessiner des zones obscures sur les zones de neige. Arrivées à l’auberge, on s’installe et on décide de faire notre ½ h d’étirements au soleil près de l’église. On fait les courses et nous pique-niquons dans l’auberge pour le repas du soir. Ce soir, douche chaude. Mais pas encore de chauffage.
Mercredi 6 mars :
M : Etape de 16 km
Réveil 9h, départ 10h30. La dame d’entretien sera la première à nous dire qu’il pleut demain avant plein d’autres personnes. Aujourd’hui, on prend notre temps, on profite de cette dernière journée de soleil. Après environ 1h45 de marche, nous croisons une dame dans un village qui habite en France et passe l’hiver en Espagne. Nous voyons plein de biches par moments courir, c'était un moment formidable. On se pose quelque temps après face aux montagnes. On repart, je pars seule, puis là, une biche coure juste à côté de moi à l’horizontal. Wouah ! Pause déjeuner sur des roches face aux montagnes. Arrivées dans la ville d’étape, je vois des chevaux et un poulain. Il était trop mignon. Balançoire pour moi, dessin, puis repas et lecture !
Valérie : Ce matin, nous partons tard de l'auberge, nous avons 16 km à faire. C’est une petite étape, nous voyons des biches et des lapins de garenne à plusieurs reprises. Le ciel est bleu, le fond de l’air est frais mais la balade est belle, nous suivons toujours la montagne d’où on est. Les crêtes sont blanches, la neige n’est pas loin. La vue est grandiose, c’est très agréable de cheminer à travers de petits villages de montagne. Nous nous arrêtons manger sur des roches, boîte de maquereau et de pois chiches. Un petit café et on repart. Nous arrivons dans une auberge où il fait chaud, la chambre est chauffée, pas le reste, c’est déjà ça ! Dans 7 mois pile poil, M rentrera dans sa majorité, 18 ans !
Jeudi 7 mars :
M : Etape de 17 km
On commence sous la pluie, on finit sous la pluie. Beau paysage ; Flaques d’eau rencontrées à plusieurs reprises, c’est ch…., les pieds sont mouillés.
Arrivée dans la ville d’arrêt, je danse pour me réchauffer en attendant Valérie. On trouve l’hôtel, on s’installe, on se douche. Après-midi tranquille devant la télé, puis lavage d’habits à la main, vu qu’on ne peut aller à la laverie. Serviettes… etc … Repas, dessin et télé
Valérie : Il pleut ! Étape de 17 km sous la pluie, chemins boueux… On avance malgré la difficulté qu’apporte la pluie. Nous nous arrêtons au bout de 2h sous le porche d’une église. Un café pour l’une et une cigarette pour l’autre. On arrive à 13h à Puebla de Sanabria. Nous sommes trempées jusqu’aux os. Nous faisons une pause dans cette ville. L’hôtelier nous dit qu’il n’y a pas de laverie automatique. Ça fait 15 jours qu’on n’a pas lavé nos vêtements. Par chance, nous avons une baignoire, après-midi lavage à la main. Nous guettons l’accalmie pour aller faire les courses.
Vendredi 8 mars :
M
Valérie : Journée de la femme et journée de repos. Nous sommes à Puebla de Sanabria. Il pleut, il fait froid. Nous sommes bien sous la couette. Après la grasse matinée, un bon petit déjeuner autour du sujet de la femme. Nous partons à la découverte de la ville. Ville médiévale, nous allons visiter le château, un grand château fort. M est très intéressée par ce type de visite. Nous montons dans la tour, de là, un superbe diaporama se déroule sous nos yeux. Après cette visite dans le froid, nous nous réfugions dans une taverne pour manger une bonne tortilla.
De retour à l’hôtel, une séance de 30 mn de sport. Après cela, on se prépare pour la soirée télé, plateau repas devant le film “Thelma et Louise”.
Samedi 9 mars :
M : Etape de 13 km
Départ à 12h10 de l’hôtel. On longe la nationale pendant 8 km. Le temps varie entre de la neige ou rien. Je récupère le camino. Arrivée dans une ville avant Requejo, je suis dans mes pensées quand un chien se positionne devant moi. J’agite mes bâtons devant lui pour qu’il parte au lieu de ça, il est plutôt joueur. Il me suit jusqu'à la ville d'arrivée, soit 4 km. A chaque intersection, le chien m’attendait. Il avait des yeux d’un bleu vraiment magnifique. Puis, il a repris sa route.
Le soir, on mange un menu dans un ancien restaurant avec un vrai film espagnol des années 70 super marrant. Il fait super froid dehors, on est à côté des montagnes. Dans l’auberge, coupures d’électricité de temps en temps et ça pue le lisier. La vie de pèlerins n’est pas simple.
Valérie : Nous partons de Puebla de Sanabria assez tard, à midi. Nous avons une toute petite étape aujourd’hui, 13 km. Un bout de l’étape se passe sur la nationale. Au bout de quelques kilomètres, nous rentrons dans la forêt, le ciel est bleu, nous traversons des prairies très humides. Arrivées à Requejo, nous trouvons l’auberge rapidement. Nous sommes les seules pèlerines. Après-midi détente ! Le soir, nous mangeons un repas pèlerin dans un restaurant un peu intemporel. C’est un vieux monsieur qui nous sert à manger, nous regardons un film espagnol en mangeant. C’est un film espagnol des années 70, confrontation des gens de la ville avec ceux de la campagne. C’est un film avec beaucoup d’humour. M trouve cela très drôle, on rit de bon coeur.
Dimanche 10 mars :
M : Etape de 26 km
Départ 9h50 de la ville après avoir bu un café et acheté quelques courses. On marche en solo pendant 2h. On monte progressivement. Beaucoup de ruisseaux sur ma route, j’ai tenté de sauver mes chaussures de la noyade, impossible ! Puis de la neige dans les montagnes ! Ca fait travailler les cuisses, c’est ouf ! En attendant Valérie, je fais une petite montagne dans la neige. On part ensemble, plus on avance, plus la neige grandit. La neige va jusqu’à nos mollets. On croise une vache puis plein d’autres dans les montagnes. Elles nous ont tracé un chemin pour qu’on passe plus simplement. Un moment, on s’assoit et nous descendons sur les fesses pendant la descente. Pendant cette grande descente, je chute à plusieurs reprises parce que la neige glisse beaucoup. On ne vous dira pas combien de fois nous sommes tombées. On s’arrête dans un bar pour manger des tortillas et un gâteau. Valérie a mal aux intestins “douleurs abdominales” comme dit Valérie. On repart avec l’envie d’arriver pour sécher nos chaussures mouillées. J’ai l’impression d’avoir fait 2 jours en un. L’albergue est fabuleuse. Chauffage.
Valérie : Aujourd’hui, étape de 26 km dans la montagne. Après le café, au bar du coin, on s’embarque sur le chemin. Nous montons pendant quelques heures. La neige est là ! Elle est humide et lourde. Le temps est mitigé, il fait à la fois beau et il y a quelques grêlons qui tombent. On arrive tout de même à faire une pause dans la neige pour boire un café et pour manger des barres de céréales. A partir de ce moment-là, on s’enfonce de plus en plus dans un paysage de neige. On s’enfonce jusqu’aux genoux, on avance, le vent contre nous, c’est à la fois jouissif et difficile. Au bout de quelques kilomètres, on se retrouve dans un champ de vaches, celles-ci nous tracent le chemin. Du coup, c’est plus facile. Après ces quelques mètres, nous retournons dans la neige. On avance comme on peut contre le vent. Quelques kilomètres après cette épreuve, nous arrivons en bordure de route. Ça glisse énormément, on chute à plusieurs reprises. Arrivées au bout de la route, on rentre dans le village, on se trouve un bar/restaurant près d’une station-service. On se pose pour manger des tortillas. Ça fait du bien, ça nous réchauffe malgré les douleurs abdominales que j’ai en sortant de là.
On continue notre périple dans des chemins de neige, mais là on descend en altitude, c’est plus facile malgré que ça glisse beaucoup.
Ce soir, on a une auberge super agréable, chauffage, douche chaude et cuisine pour 3 € par personne. On cuisine des pâtes à la tomate avec des rigadelles (coques de mer).
Lundi 11 mars :
M : Etape 24 km
Montée progressive et raide dans les montagnes en traversant soit des ruisseaux, soit de la neige ; Je suis tombée deux fois aujourd’hui, la première fois je me suis trompée de chemin, le chemin était juste bas, je traverse la neige et les arbres quand je tombe sur les fesses. La deuxième fois j’avance pour passer une branche quand celle-ci me fait un croche-pied. Je tombe sur les genoux. La neige ça épuise. Passage en Galice, les terrains changent, la Galice c’est très beau. Arrivée à l’auberge, douche, courses.
Première rencontre avec les journalistes de France 2 dans un bar. Demain session tournage.
Valérie : On reprend le chemin de la montagne. On a une belle ascension pour démarrer. Elle dure plus de 3h. On marche dans les rivières et la neige. Depuis quelques jours, on n’arrive pas à garder nos pieds au sec.
Après le déjeuner sur le pouce face à la montagne, on repart dans la vallée, la neige disparaît ainsi que la fraîcheur de l’air pour laisser place au sol sec. Nous sommes entrés dans la Galice. Il fait beau, le paysage s’arrondit, nous rentrons dans un cadre celtique. Arrivées au village, nous prenons une douche, allons au magasin faire nos courses. Ce soir, nous avons rendez-vous avec les journalistes de France 2 pour une interview. Ils vont nous suivre pendant deux jours. Le premier contact est chouette.
Mardi 12 mars :
M : Etape de 33 km
Journée de marche et de tournage.On n’a pas beaucoup avancé lorsque les journalistes étaient là, puisqu'ils nous arrêtaient beaucoup pour nous filmer.
Vue sur les montagnes enneigées, le lac, les arbres. On nous a interviewées. Les journalistes étaient dans le coffre d’une voiture. Ils avançaient et moi je parlais pendant la montée
Les journalistes nous ont laissé marcher, on les a vus une heure et après ils nous ont donné du chocolat. Arrivée à Laza, je trempe les pieds dans un ruisseau, puis je reste avec les journalistes en attendant Valérie qui s’était perdue.
On nous a filmées lorsque nous avons fait tamponner nos crédenciales.
Les scènes ont été tournées plusieurs fois puisque le caméraman était relou On a bien rigolé avec les pompiers. Gros fous rires. Repas pèlerin. Je suis fatiguée. J’espère bien dormir.
Valérie : Ca y est ! Clap, ça tourne Nous voilà filmées. Il fait très beau. Le ciel est très bleu, le soleil est au rendez-vous.
L’équipe de tournage papillonne autour de nous, une caméra, une perche et un journaliste.
Fabienne, Piernick et Laurence nous prennent sous toutes les coutures. C’est à la fois drôle et riche d’apprentissage sur leur métier. Pour nous filmer, ils prennent aussi des postures incroyables, allongés par terre, assis dans un coffre de voiture, marche à reculons, bref tout un univers se déroule devant nous et se déploie à droite et à gauche de nous.
Cela amuse M, elle se prête bien au jeu. Les journalistes sont ravis de son aisance pour répondre aux questions.
Tout cela se passe bien jusqu’à un moment où je me perds. Je rallonge le parcours de 10 km. Je m’assure que M est bien arrivée au village en appelant les journalistes et je fais ces 10 derniers kilomètres en courant, ce n’est que de la descente. Au départ l’étape était de 33 km, j’en ai fait 41.
Arrivée au village vers 8h, les journalistes m’accueillent, ils sont avec M. Ils nous filment encore pendant 1h. Après cela, nous sommes allés au restaurant des pèlerins avec M pour terminer la soirée, nous sommes rincées.
Mercredi 13 mars :
M : Jour de repos - Journalistes
Réveil à 9h50 pour moi. Interview chacune. Séance de filmage pour moi en train de faire de la balançoire. Les journalistes nous ont invitées à manger. On re-mange dans le même restaurant que la veille. Ils font quelques scènes avec mon sac en train de marcher. Les journalistes sont rentrés en France. Ils étaient très sympas. J’ai hâte de voir le reportage ! On a fait les courses et nous avons mangé. Moment de partage.
Valérie : Démarrage de la journée à 11h. L’équipe de tournage nous interviewe dans le jardin de l’auberge, chacune son tour. Il fait beau. L'ambiance est au beau fixe. Ils nous invitent à déjeuner, c’est très chouette. Ils sont très sympas. Après cela, nous faisons encore quelques plans de film. Clap ! C’est la fin, nous nous disons “au revoir”, on est tous un peu émus de cette rencontre et repartons dans notre vie de pèlerines.
Je remercie Laurence, Fabienne et Pierrick pour leur savoir-faire et la manière délicate qu’ils ont eue de nous filmer.
Jeudi 14 mars : Etape (33 km)
M : Départ à 9h50 de l’auberge. J’ai la tête dans le c… Mon sac est lourd et en plus il y a la fatigue. La deuxième heure, je marche seule. On fait une montée de 4 km pour 400 m d’altitude en plus. La montée n'était pas dure. Toute l’après-midi, un gros coup de fatigue nous tombe dessus. On marche comme des tortues. On fait du 3 km/h. La journée est longue. Le temps est gris. Les journalistes sont venus avec le soleil et sont repartis avec. Pâtes bolo ce soir. C’était trop bon. Ma cheville me montre qu’elle existe. Donc glaçons dessus. Rien de grave. Bonne nuit
Valérie : Étape de 33 km. Aujourd’hui, on démarre par une ascension. Le temps est gris. On y arrive sans difficulté. L’étape s’étire, c’est long aujourd’hui avec M, on se sent fatiguées. On n'avance pas très vite. Arrivées à l'auberge après ce long chemin, on va vite au magasin pour acheter de quoi manger. Ce soir, au menu, pâtes à la bolognaise. On continue de faire attention à notre alimentation, ce sont des pâtes intégrales.
Vendredi 15 mars : Etape de 22 km
M : Départ 10h30 de l’auberge. De belles descentes à travers les arbres, les cailloux, la gadoue et après la route. On a longé la route pendant presque 23 km, ça me dérange moins de marcher sur la nationale depuis que j’ai changé de chaussures.
On a croisé deux chiens dans un jardin, sur la route, super mignons
On avait super hâte d’arriver pour se reposer, car on était super fatiguées.
J’ai appelé ma sœur à côté d’une terrasse.
Lessive dans une laverie ; ça nous manque trop de laver nos affaires.
Resto sushis à volonté. On ressort en ayant super trop mangé. C’est ça le problème. J’ai regardé, destination finale : 2 films d’horreur à la télé. Puis dodo.
Valérie : Direction Ourense. Il fait très beau, on marche au bord de la nationale. On s’arrête manger dans un parc d’enfants au début de l’agglomération d'Ourense. On passe de beaux villages tout près d'Ourense ; Arrivées dans la ville, on se pèse dans la première pharmacie, M a perdu 2 kg depuis un mois et moi j’ai perdu 3,5 kg. Comme quoi manger sainement, c’est bénéfique.
Ce soir, c’est l’hôtel, belle chambre avec une vue sur une petite place. On décide d’aller faire notre linge, ça fait depuis Salamanque que nous n’avons pas croisé de laverie. Quel bonheur de sentir du linge frais.
On décide de se faire un sushi à volonté ce soir et on fête nos deux jours de repos à Vania.
Samedi 16 mars : Jour de repos
M : Réveil à 11h. Musique à la télé pour ce matin. Rasage des poils pour les bains thermaux. On change d'auberge. On est dans une auberge de jeunesse super sympa. Courses puisque demain c’est dimanche et que les magasins sont fermés. 1h30 de marche pour arriver au bain thermal. On regarde sur la route des vidéos de femmes chauffeurs, ça m’a donné encore plus envie de faire ce métier. .
Le bain thermal, c’est génial. D’abord bain public gratuit. On a beaucoup attendu pour y aller. L’eau est à 60°c. Ce sont des bains à l'extérieur. C'était soit bain chaud, soit on sort pour prendre une douche froide parce qu’on avait très chaud.
Puis bains privés 6 €, 2h. Des jets pour les cervicales et pour le dos, c’est agréable après bain froid, bain chaud, transat face aux montagnes.
Pas de petit train pour rentrer ; On rate le bus. On marche 25 mn. Valérie fait du stop. Au bout de la 2ème tentative, une dame super gentille nous prend.. Elle nous dépose plus loin. Il nous reste 35 mn. Arrivée à l’auberge repas + discussion avec un français
Valérie : M se lève à 11h. On déjeune à l’hôtel. Cet après-midi, on va aux thermes de source d’eau chaude, à pied, on marche à peu près 1h30. On fait les thermes gratuits puis les thermes payants. C’est super. On est dehors dans les bains chauds. On alterne bain chaud, bain froid avec des jets puissants qui massent le corps. On y reste jusqu’à 20h30. On se baigne au clair de lune, c’est très agréable. Lors de notre retour, il n’y a pas de bus, on commence le chemin à pied et au bout d’un moment, je fais du stop, une femme en camionnette nous prend. Elle nous amène jusqu’à l’entrée d’Ourense.
Dimanche 17 mars : Jour de repos
M : Réveil à 9h40. Envie de faire pipi ah !! Petit déjeuner. Préparation des affaires pour aller aux bains thermaux. On arrive à avoir le bus de justesse, grâce à Valérie.
On attend notre tour au bain thermal. On s’occupe en se renseignant sur un futur CAP chauffeur poids lourds que je voudrais faire. Normalement c’est 6 € pour 2 h. On a réussi à rester 4h sans se faire prendre. Ça fait trop du bien, surtout pour le coup. On arrive à avoir le bus de retour en courant un peu. Arrivées à l’auberge, on mange. J'espère dormir tôt pour moi, je l’espère
Valérie : Aujourd’hui, on prend le bus pour aller aux thermes. On reste plus de 4h dans l’eau, on alterne bain chaud, bain froid et jets. Il fait nuageux, mais c’est très agréable. Ce moment détente est juste un pur bonheur pour le corps et la tête.
Lundi 18 mars : Étape de 23 km
M : La reprise : partir après le bain thermal chaud, c’est incroyable et c’est dur.
Aujourd’hui, il a dû faire au moins 20°c. On sent le printemps arriver. Très beau paysage. Pause repas à côté d’un ruisseau sauvage où l’on a pu tremper nos pieds. Arrivées dans la ville, on a mis un peu de temps à trouver l’auberge. Elle était super bien cachée. Repas : pâtes, sauce tomate et steak bizarre au cochon. On aurait dit des saucisses.
Je dessine un dessin que j’ai vu dans un cahier d’équitation des années 1968.
Valérie : Ce matin, on prend du temps avec M pour prospecter pour son projet professionnel. Elle veut devenir chauffeur poids lourds. On part en fin de matinée de Ourense. Il fait beau, c’est un jour printanier. La marche est agréable. Ce soir, M nous a fait à manger des spaghettis à la sauce tomate.
Mardi 19 mars : Étape de 33 km
.M :; Départ de l’albergue à 8h45. Première pause, on se concentre sur mon projet pro. On appelle des lycées et des CIO ; La situation est complexe et j’espère que quelque chose pourra faire débloquer tout ça. On repart 1h30 plus tard. On mange avec vue sur les montagnes. Il reste 14 km. Je trace, sans faire de pause. Arrivée proche de l’auberge, je m’assois devant une ferme en attendant Valérie. Aucun commerce. On va dans le seul resto de la ville, mais il est fermé. Après quelques négociations, une dame vient et nous réchauffe les plats au micro-ondes. On court jusqu’à l’albergue pour ne pas être enfermées dehors.
Valérie : On part avec le brouillard. A chaque halte, on appelle le CIO, lycées, CFApour avancer dans la prospection du projet de M. Le soleil se lève, le paysage est beau : des bois et des rivières. Il y a beaucoup de chiens qui aboient à notre passage. Marche paisible malgré la douleur aux pieds. On arrive tard à l’auberge, il n’y a pas de supermarché dans le village. On va au restaurant qui, lui aussi, est fermé. On appelle au hasard, une dame nous répond et vient nous faire à manger. On a failli se faire enfermer dehors de la Xunta de Galicia, on est arrivées 5 mn avant que l’aubergiste s’en aille et ferme la porte
Mercredi 20 mars : Étape de 33 km seule
M : Pour préserver les pieds de Valérie, je pars seule ; elle se repose en prenant le bus. Après 2 km de marche, je tombe sur un abattoir fermé. J’entends les cris des animaux et sens l’odeur. C’était terrible. Le chemin veut que je redevienne végétarienne. J’arrive dans la ville où je dois faire les courses pour manger. Beaucoup de magasins sont fermés, mais un monsieur très gentil m’en indique un. Après les achats, je regarde les gens comme ils me regardent, la tête haute. Le chemin fait quelques “rigolades”, il me fait descendre pour remonter sur la nationale, deux fois ! Je croise un français que j’ai vu il y a quelques jours. Je papote, puis je continue mon chemin. Pause déjeuner. Je mets mes pieds dans un ruisseau observant le soleil disparaître pour faire place aux nuages gris. Je prie pour qu’il n’y ait pas de pluie. Les derniers kilomètres sont plus durs. Mon tendon d’achille me fait très mal. Ouf, après tant d’espoir d’arriver, j’arrive.
Valérie : Jour d’autonomie pour M. Elle part pour 33 km seule. Elle se débrouille comme une chef. Elle est partie à 9h et est arrivée à 17h15. Je l’attends à l’auberge avec le repas. Belles retrouvailles. Le soir, on a plus de choses à se raconter. Belle soirée.
Jeudi 21 mars : Étape de 17 km
M : La marche est ennuyeuse aujourd’hui. On marche avec un très beau soleil ce matin. On arrive à Santiago, direction l’Office des Pèlerins. 500 pèlerins y sont passés aujourd’hui. On reçoit notre compostela 1007 km parcourus. Pour fêter tout ça, on va manger dans un resto italien. Passage à la laverie. On aime sentir bon.
Ostéopathe pour moi et Valérie. On a eu très mal pendant notre séance. On ressort, courses. On rentre, on enlève plein de trucs de notre sac, on arrive à les laisser à l’hôtel.
Repas : raviolis sauce soja, poulet, parmesan. Sauce soja, c'est la première fois qu'on en trouve
Valérie : Ce matin, dernière étape avant Saint Jacques. Il fait beau. On traverse de belles forêts d’eucalyptus. Nous avons 17 km à faire. Nous nous arrêtons au bord d’un ruisseau pour tremper nos pieds et prendre notre pause. Nous repartons, il n’y a que des descentes et des montées. Cela ressemble à des montagnes russes. Arrivées à Saint Jacques, on fait une belle photo devant la cathédrale. On traverse le porche où il y a un musicien qui joue de la cornemuse.
Arrivées à l'Office de Pèlerins, nous sommes dans les 500èmes à être arrivés. Il fait très beau et nous sommes bien fatiguées. Ça y est, depuis le mois de décembre, j’ai fait 1800 km et M a fait 2600 km depuis octobre. Nous les fêtons dans un bon restaurant italien à Santiago. En fin d’après-midi, rendez-vous chez l'ostéopathe, contractures, aponévrosite, bref un vrai cocktail de pathologie plantaire.
Vendredi 22 et samedi 23 mars : pas de blog
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