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Marche de Rodxxx

  • pierresauge
  • 5 mars
  • 31 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 12 heures

Marche de Rodxxx accompagné par Pauline

 

Vendredi 28 février

 

R : Bonjour à tous. R c’est mon surnom (lol).  Cela fait trois jours que je suis avec Pauline avec qui je m’entends très bien malgré notre différence d'âge (j’ai 17 ans).

On a marché près de 10 km ; c’était dur et un peu intense, mais j’ai apprécié cette liberté et dire que pendant trois mois ça va être ça !!

Je vais jusqu’à Santiago en Espagne. J’ai vraiment hâte d’être à Santiago. C’est la première fois que je dors dans un gîte, c’est trop cool.

 

Pauline : Bonjour, je m'appelle Pauline et j’ai 32 ans. Me voici pour la deuxième fois sur le chemin, mais cette fois-ci en compagnie de R qui marchera pendant trois mois. Nous nous sommes rencontrés il y a trois jours et R semble être à l’aise lui-même et prend petit à petit ses marques. Il découvre les équipements de randonnée avec lesquels il se familiarise et semble avoir beaucoup apprécié la petite marche (environ 8 km) d’aujourd’hui, malgré quelques douleurs. J’ai l’impression que le calme, le silence et le grand air lui ont fait du bien. Nous cohabitons depuis trois jours dans le gîte loué par Seuil et Sylvie, notre responsable de marche, nous briefe sur le parcours, les règles à suivre et indispensables à savoir avant le grand départ de demain matin. Quelques essais en cuisine pour R. J’espère pouvoir lui transmettre des recettes, qu’il pourra peut-être cuisiner plus tard sur le chemin. Le moral est bon pour nous deux et j’ai hâte de l’accompagner dans cette grande aventure !

 

Samedi 1er mars :

R : Aujourd’hui, j’ai fait les courses avec Pauline et on a acheté des choses pour une vingtaine d'euros. On a marché aussi. C’était trop cool, un peu fatigué, mais ça va

 

Pauline : Aujourd’hui, c’est le jour J, le grand départ en direction du Puy en Velay. Réveil matinal car nous devons rendre le gîte propre, prendre trois trains, mais R est toujours de bonne humeur, malgré des températures plus fraîches que la veille. Les blagues commencent dès le matin, une carrière d’humoriste est à considérer.

Après être arrivés au Puy, la faim se fait sentir et R meurt d’envie d’un dernier kébab avant le chemin, ce qui finalement me convient aussi et nous aurons quelques restes pour le dîner. On découvre rapidement la vieille ville et il semblerait que cela monte un peu pour R. Il ne s’en plaint pas trop mais fait quelques pauses par-ci par-là. Quelques courses pour les prochains jours, une balade et nous allons prendre des forces pour notre première étape de demain. Je crois qu'il est prêt à partir et même qu’il à hâte !

 

Dimanche 2 mars

 

R : J’ai vraiment eu du mal à marcher, mais j’ai aussi failli abandonner, mais j’ai persévéré et j’ai réussi. Je ne vais pas retourner à l’endroit où j’étais.

Ce soir, on va dormir chez Anne et Didier, ça a l’air confortable. C’était super, on a bien mangé. lol

 

Pauline : Le jour J est enfin arrivé, la première étape (17 km) pour arriver à Montbonnet au gîte “La Première Étape”. Le départ du Grand Séminaire se passa dans la joie et la bonne humeur, comme depuis quelques jours, c’était sans compter la super côte qu’il a fallu gravir en plusieurs fois. R a eu une baisse de motivation et je l’ai presque vu abandonner. Je nous voyais déjà repartir et lui aussi. Mais la magie du chemin opéra et R retrouva cette immense force en lui pour repartir. Nous avons pique-niqué assez tôt finalement au soleil et il a même réussi à faire une micro-sieste. On s’est même fait un petit plaisir, un chocolat chaud pour R et un café pour moi, à nouveau au soleil. Les 8 kilomètres restants de l’après-midi n’étaient pas des plus simples mais nous y sommes arrivés. Accueil très sympathique chez Anne et Didier où la nuit nous fera le plus grand des biens. Demain, ça repart.

 

Lundi 3 mars

 

R : Aujourd’hui, on est partis de chez Anne et Didier. On a marché 15 km, soit 4h de marche.

On a rencontré pendant le déjeuner Poppy, il était très câlin, mais pas moi ha ha ! il a mangé un bout de saucisse qu’il a dévorée. lol

Je me suis encore beaucoup arrêté mais je n’ai pas lâché et je ne lâcherai pas !

 

Pauline : Ce matin, c’est un peu spécial, R trouve des excuses pour retrouver son lit dès que je pars plus de 5 mn et fait attendre nos hôtes pour le petit déjeuner. Il se motive finalement et Anne lui prodigue de précieux conseils sur son sac à dos. Nous partons tardivement mais sous le soleil, quel bonheur ! Les premières pauses arrivent vite car R soufre. Il essaie cependant de lutter contre ses douleurs et son mental, car tout ça “c'est dans la tête”. Petite pause à Saint Privat d’Allier où l’on se rafraîchit et nous tombons sur un local qui nous raconte avoir aussi fait le chemin, il y a 30 ans avec une autre association, en tant que jeune accompagné. J’ai l’impression que cela fait un petit quelque chose à R.

Plus tard, pendant notre pique-nique, on se fait embêter par une chienne extrêmement mignonne et qui câline R. Il s’avère qu’elle s’appelle Popi, l’un de mes surnoms. Après qu’elle ait mis sa truffe dans mon sac, presque dévoré notre repas et sauté sur R, on reprend la route pour les quelques kilomètres restants. Belle et bonne journée !


Mardi 4 mars : Saugues(13 km)

 

R : J’ai quelques douleurs au dos et aux hanches. On a rencontré Thierry quelqu’un qui accueille des pèlerins, super sympa ; on a bu un coca

Le début est dur, mais j’ai réussi et je suis ravi

On a acheté pour 43 € de courses aussi c’est lourd, mais ça en vaut la peine, quelques kilos de plus, mais bon…

 

Pauline : Départ à nouveau un peu tardif, mais ce n’est pas de notre faute. Nous sommes gâtés par Marion qui nous offre un petit déjeuner royal car nous sommes les premiers pèlerins de la saison. Le ventre bien rempli, nous partons sur les coups de 9h et R est prévenu depuis deux jours, ça va grimper sec pendant au moins 4 km. C’est encore difficile, il a besoin de faire des pauses toutes les 5 ou 10 mn, mais finalement, on y arrive et nous sommes accompagnés par le chant des oiseaux. Très peu d’eau sur le chemin, et nous sommes presque à sec. Un agriculteur nous remplit les gourdes et on repart avec le sourire. Dans l'après-midi, petite halte cher Thierry environ 5 km avant l’arrivée qui nous raconte des histoires du chemin, nous fait découvrir son sublime bâton en bois qu'il finit à peine de vernir et ses nombreux livres d’or signés par des milliers de pèlerins.

L’arrivée à Saugues se fait en douceur et nous faisons un énorme ravitaillement pour au moins trois jours de repas, les commerces des futures étapes seront tous fermés et nous n'aurons aucune demi-pension avant samedi soir. On ajoute du poids mais il vaut mieux prévenir que guérir.

 

Mercredi 5 mars :20 km

 

R : Cette journée était dure pour moi, mais j’ai réussi et c’est le plus important et je suis fier de moi. Sylvie, notre référente, nous a promis une chose c’est que le chemin n’allait pas être simple et je pense que de mon plein gré, je peux tout faire.

 

Pauline : Ce matin, nous partons “vraiment” aux aurores enfin… aux aurores pour R. Départ initial à 8 h que nous avons décalé à 8h40 ; tout prend du temps le matin, mais R s’habitue de plus en plus à son rituel matinal. C’est aussi parce que nous avons 20 km avec pas mal de dénivelé. Heureusement, nous croisons des pèlerins rencontrés la veille et R est bien plus motivé lorsqu’ils marchent à nos côtés. Ses douleurs prennent le dessus et il semblerait qu’il ne profite pas des sublimes paysages de la journée. Malgré de nombreuses pauses, un super déjeuner, R mentionne à nouveau le fait d’arrêter la marche. Il lutte tout l’après-midi, s’arrête, enlève son sac, repart un pas après l’autre et nous arrivons à 18h au gîte où nous retrouvons la dizaine de pèlerins de la journée dans la salle commune. Après un appel avec Sylvie, notre référente de marche, R retrouve le sourire, son énergie et ses super blagues. Un petit dîner maison et du chocolat au beurre salé en dessert, il sera prêt pour les petits 13 km de demain.


Jeudi 6 mars : Le Sauvage  ---> Saint Alban sur Limagnole (13 km)

 

R : On a marché 13 km ; c’était que du plat. Je me suis très peu arrêté malgré mon mal de dos et mon mal de pieds. Je persévère On a mangé dans un donativo super cosy très propre pas comme le gîte où on dort lol.

On a rencontré un SDF, Stéphane. Super cool. Il nous a proposé un verre de coca, mais on a dû refuser. J’adore le contact que j’ai avec les humains

 

Pauline : Woua … quelle belle journée aujourd’hui !  Une très petite étape mais pleine d’émotions. Le chemin est doux, nous arrivons à marcher presque 1h sans nous arrêter et R est vraiment fier de lui, car il avance sans se retourner. A l’heure du déjeuner, j’ai pris froid, mais cela ne dérange pas R de manger dehors. Comme d’habitude, le chemin nous offre ce dont on a besoin : une cuisine ouverte chez des particuliers en libre-service où l’on profite d’une boisson chaude et même des confitures maison. Quel bonheur… et tout cela en fonction de nos moyens : c’est le principe du donativo. Nous arrivons en début d’après-midi à Saint Alban sur Limagnole où l’ambiance nous semble un peu austère. Il nous aura fallu quelques heures de plus, une sandale perdue puis retrouvée deux heures plus tard pour rencontrer quelques personnes au grand cœur. R est à l’écoute, se confie et s’ouvre. Une cinquième belle journée qui s’achève avec une pizza dans le ventre.


Vendredi 7 mars : Saint Alban sur Limagnole (16 km)

 

R : Je suis très fatigué. Mais pourquoi j’abandonnerai ? On m’a laissé une chance d’être libre, et je vais la saisir. Bien sûr que c’est dur mais j’ai connu pire et moi je saisis que le positif et oui !!!

 

Pauline : Nuit difficile de mon côté, ça pique au réveil. R a bien dormi et prend ses marques quant à la routine du matin. Le dénivelé est toujours difficile mais on y arrive un pas après l’autre. Après avoir perdu le GR, certainement car nous étions trop à fond dans de nouvelles imitations, nous nous arrêtons au gîte du Saint-Pas pour rendre visite à une amie. Son compagnon est un ancien accompagnant de Seuil. Et il rassure R sur pas mal de sujets. Nous débordons sur notre temps de pause et les 7 km restants sont très difficiles à parcourir et R perd patience. Heureusement il reprend des forces grâce à un plat de pâtes plutôt conséquent et s’endort très peu de temps après. Cette nuit lui fera le plus grand bien car nous nous attaquons demain à l’étape de 25 km, alors départ aux aurores.

 

Samedi 8 mars  : Nasbinal (25 km)

 

R J’ai marché 25 km. Je suis grave heureux de moi, genre moi, je peux faire ça WOW ! Pauline m’aide chaque jour. Je suis fier d’elle et suis fier de moi, bien sûr. J’aime tellement cette liberté de respirer cet air frais parce que là où j’étais l’air était différent à l’atmosphère

 

Pauline : Nous faisons nos “au revoir” à Claude ce matin, un pèlerin belge avec qui nous avons partagé le dortoir hier soir qui décolle à 7h30. C’est loupé pour nous, nous ne partirons qu’à 8h30. Cette journée fut difficile à plusieurs niveaux, la distance, le dénivelé positif et surtout les rafales de vent. Nous n'avons pas eu une minute de répit, avons failli nous envoler, perdre nos gants. Bref, ce grand souffle était un peu trop présent à notre goût. R a semblé bien plus en forme cet après-midi et a avancé sans ronchonner. L’heure de silence s’est presque imposée naturellement. J’ai l’impression que R réfléchit beaucoup pendant ces ”pauses” et se questionne sur  la  suite. Ça l’angoisse certainement. L’arrivée à Nasbinals nous permet de faire redescendre la pression. Ce soir, c’est spécialité locale. Truffade pour R et aligot pour moi. Il a apprécié c’est certain.

En bref, une bonne journée et R m’a vraiment impressionnée.


Dimanche 9 mars : Saint Chély d’Aubrac (15 km)

 

R : Oh purée, quelle journée de dingue ! J’ai vraiment souffert. 10H45 aucune goutte de pluie, 2 mn plus tard, nous voilà emportés par le vent et la pluie qui nous fouette le visage, mais j’apprécie chaque jour qui passe malgré le vent, la pluie etc… J’ai quand même bien marché Lol.

 

Pauline : Et voilà, elle est enfin arrivée à une semaine du début de notre marche, la journée la plus difficile se présente à nous. Nous étions prévenus. A nouveau des rafales de vent cette fois-ci à 100 km, de la pluie que nous prenons de pleine face et qui nous fouette le visage. Ce matin, R décide de ne pas mettre sa cape de pluie, il traverse les premiers kilomètres des plateaux de l’Aubrac uniquement avec son k-way. Nous luttons ne voyant quasiment plus rien (surtout moi avec mes lunettes pleines d’eau et nous nous arrêtons dans une petite maisonnette “refuge”, nous sommes trempés jusqu’aux os. J’ai rarement vu R avoir aussi froid. Rien n’y fait et ça ne se calme pas : nous ne pouvons plus avancer. Nous trouvons finalement une solution pour nous rendre à notre destination finale en voiture et devons à nouveau nous battre contre la tempête pour faire les 1,5 km restants jusqu’à la prochaine route. Ce soir, ce sera un bon plat de pâtes qui nous réchauffera et une douche un peu trop chaude !

 

Lundi 10 mars : Espalion (24,5 km)

 

R : Journée très chaude 15°c, pas très dure pour moi contrairement à Pauline qui a dû aller à la pharmacie pour acheter un médoc et un spray. On a fait la marche en silence, ça permet de mieux gérer sa douleur et son stress.

 

Pauline : Malgré le réveil matinal à 7h puis 7h15, nous ne quittons le gîte qu’à 9h30. Décidément, R n’est pas du matin. Partir tard est une mauvaise idée lorsque l’on a 24 km. Heureusement le soleil est avec nous et nous réalisons ô combien nous sommes chanceux. R est bien plus en forme que moi : je suis malade depuis quelques jours et cela s’aggrave aujourd’hui. J’essaie de ne pas me plaindre, mais R le voit bien. Nous nous arrêtons après 15 km de marche pour un “déjeuner with a view” et repartons tranquillement. R voulait manger un kébab mais cela attendra notre pause en fin de semaine. Nous devons faire attention à notre budget en ce moment ! Voici le résultat quand on aime les boissons sucrées et les chocolats chauds.

Nous expérimentons deux marches en silence, une le matin et une après le déjeuner. Cela nous fait du bien à tous les deux je crois. A retenter demain.

 

Mardi 11 mars : Campuac (24 km)

 

R : 24 km presque 2 h de pluie, c’était pas si dérangeant que ça, mais bon. J’ai une ampoule qui a explosé, c’est pas beau à voir, c’est rempli de sang. On a désinfecté, mais bon…

 

Pauline : Nous essayons de partir tôt ce matin mais le rituel matinal n’est pas trop la tasse de thé de R. En direction d’Estaing pour la première pause “boisson chaude”, la marche se déroule sans encombre et elle semble plutôt facile pour R, mais c’était trop beau pour être vrai. Pendant que nous déjeunions, la pluie se met à tomber et je tente de me réfugier sous la table de pique-nique. R baisse les bras car il est bien trop grand et finit son repas bien mouillé. Cette fois-ci, pas de rafale de vent mais environ 500m de dénivelé positif sous la pluie pendant deux heures. R se plaint de moins en moins pendant les côtes et avance à son rythme. J’essaie de rester devant pour le motiver à avancer et cela fonctionne.

Nous sommes ce soir en demi-pension chez Mimi et son mari qui nous régalent du début à la fin. R s’essaie au canard et il aime ça. Mimi est très attachante et attentionnée, certainement la grand-mère que l’on rêverait tous d’avoir.


Mercredi 12 mars : Conques (24 km)

 

R : Encore un réveil difficile pour moi, mais bon on essaye chaque jour de se lever tôt pour partir tôt, mais c’est dur parce que le lit était douillé, et du coup vu qu'on dort très tôt, je dors très rapidement, donc, ouai 8-9h de sommeil.

 

Pauline : Ce matin, c’est très difficile de partir de chez Mimi. Malgré un saut du lit à 7h15, nous ne décollons pas avant 8h50, moi qui croyais que le rituel était installé… je me trompe. Mais ce n’est pas un départ tardif qui nous empêchera d’avancer d’un bon rythme. Nous sommes à nouveau seuls sur la route, aucun pèlerin en vue. Aujourd’hui, la route est longue. Nous pensions arriver avec le soleil à Conques, mais jamais deux sans trois ! Une heure sous la pluie et première (très petite) chute de R qui en rigole plus qu’il ne souffre. Nous dormons ce soir chez les Frères Prémontrés à l'abbatiale de Conques. Les hospitaliers nous ont préparé un festin et R ne sait plus où donner de la tête entre la pizza maison, la purée de patate douce, les endives au miel et j’en passe. Nous participons à la bénédiction des pèlerins… celle que nous avons raté au Puy et direction le dortoir car le réveil de demain va VRAIMENT piquer.


Jeudi 13 mars : Livinhac le Haut (22 km):

 

R : Merci à ma famille qui lit mes blogs chaque jour, qui se préoccupe pour moi et qui m’aime et que j’aime très fort aussi. J’ai appelé pour la première fois mes parents. J’étais trop content.

Voici une phrase en turc  ozgurluk cok cuzel bisey Dir

 

Pauline : ça y est le jour où R se lève quand le réveil sonne est arrivé ! Nous avons partagé le dortoir avec Aliénor, une pèlerine qui marche aussi jusqu’à Saint Jacques. Départ prévu tôt mais nous échangeons longuement avec les hospitaliers qui ont le cœur sur la main. Ils nous offrent quelques victuailles pour la route dont un morceau de Cantal exquis, comme dirait R. La fameuse montée de Conques n’a absolument pas fait peur à R et à mi-parcours, il a sonné les cloches de la chapelle Sainte Foy. Nous retrouvons Aliénor à l’heure du déjeuner et avançons une bonne partie de l’après-midi ensemble. A trois, le rythme est plus soutenu et R parle religion avec Aliénor ce qui n’est pas forcément mon sujet de prédilection.

Arrivé à Livinhac le Haut pour la nuit, R appelle pour la première fois ses parents et il a l’air très heureux. C’est chouette de le voir comme ça.


Vendredi 14 mars : Figeac (24 km)

 

R : Grosse étape aujourd’hui, mais bon on se motive parce que demain est un jour de repos. Ce soir on dort chez Marie et Olivier, un couple belge super sympa qui nous accueille comme des rois. Je suis tombé n’importe comment, mais j’ai pas eu mal, mais bon c’est nul de tomber comme ça…

 

Pauline : Au départ de Livinhac le Haut, ce matin, nous croisons trois pèlerins accompagnés d’un âne, Héros, qui porte leurs bagages et leurs victuailles. R s’approche et il s’avère qu'Héros est demandeur de câlins. C’est une longue étape aujourd'hui, mais demain repos à Figeac. En début d’après-midi, R fait une petite chute alors qu'il est presque à l’arrêt Il s’égratigne le genou, mais rien de grave, soyez rassurés, c’est un petit bobo. Arrivés à Figeac, nous rejoignons le gîte dans lequel nous resterons pendant deux jours. C’est un gîte que j’apprécie grandement où les hôtes sont bienveillants et généreux. J’espère que cette pause permettra à R de profiter des petits plaisirs de la vie en dehors de ceux du chemin. Ce soir, soirée ciné alors à demain !

 

Samedi 15 mars

 

R : Enfin un jour de repos chez Marie et Olivier, des Belges trop sympas. On a mangé une raclette et des frites patates douces. Pauline nous a fait un gâteau au chocolat. Trop bon.

Je souhaite dédicacer ce blog à Mélanie,ma psychologue PJJ qui regarde mes blogs et qui m’a beaucoup aidé durant mon parcours et je remercie toute l’équipe PJJ  qui ont cru en moi.

 

Pauline : Aujourd’hui, c’est notre premier repos.  R arrive pour le petit déjeuner vers 8h, moi qui pensais qu’il ferait la grasse matinée. Et non, il prend peut-être le rythme du chemin malgré tout.

Ce matin, direction le marché de Figeac, petite séance chez le coiffeur pour R, un coca en terrasse et évidemment le fameux kébab tant attendu avec Philippe et Rémy avec qui nous passons un chouette moment

Nous faisons tout de même quelques courses pour les jours à venir et retrouvons nos hôtes Marie et Olivier, ainsi que Nathalie pour l’après-midi. Un peu de repos en plein air, la préparation de la raclette et pas de film ce soir car nous repartons tôt demain. 

 

Dimanche 16 mars : La Source d’Ussac (20 km)

 

R : n’a pas écrit

 

Pauline : Avec un jour de repos où nous avons été chouchoutés au Relais Saint Jacques, il est temps de reprendre le chemin. Nous faisons nos adieux à Marie et Olivier et Nathalie qui nous ont réchauffé le cœur. Difficile de partir ce matin pour R comme pour moi, alors départ à 10h. Nous n’avons que 20 km et R semble motivé ce matin, un peu moins cet après-midi peut-être ; malgré une petite étape, nous sommes tous les deux très fatigués. Cette étape était vraiment sublime et la météo était avec nous jusqu'à l’arrivée.  Nous dormons ce soir à La Source d’Ussac où nous sommes émerveillés à notre arrivée par un paon qui fait la roue.  Un repas chaud et une bonne nuit pour reprendre le rythme.


Lundi 17 mars : Limogne en Quercy (25 km)

 

R : 25 km pour nous deux. Mais encore un jour de repos dans trois jours à Cahors, ce qui est plutôt pas mal. Sachez que j’aime ma famille ♥️

 

Pauline : Départ de la source d’Ussac ce matin, un peu en dehors du chemin que j’ai trouvé magique. La route l’est tout aussi aujourd’hui. Les -4°c du matin nous ont certainement “poussé”... à aller vite. L’après-midi est très belle, j’ai le visage qui chauffe ce soir ! R traîne un peu plus après le déjeuner, le dénivelé positif n’est toujours pas son dada… mais il y arrive !

Nous dormons ce soir au camping de Limogne en Quercy et avons la chance d’avoir deux chambres séparées dans un petit bungalow et demain matin, pas de réveil aux aurores car nous n’avons que 12,5 km.


Mardi 18 mars : Bach (12,5 km)

R : Bon ! petite étape pour aujourd’hui. Départ à 13h30. On s’est arrêtés pour manger des chips et boire une canette, donc c’était une chouette journée. Et aussi, j’ai appelé mes parents. Ils étaient contents pour moi et moi aussi j’étais content pour eux. Donc ça m’a fait plaisir.

 

Pauline : Ce matin, c’est presque la grasse matinée… Nous profitons du super bungalow et de la matinée que nous avons devant nous. Virée dans le centre de Limogne pour la boisson chaude du petit déjeuner et R appelle ses parents à notre retour. Je vois o combien ça lui fait plaisir, mais aussi à quel point il est content de prendre son temps ce matin 🙂 Nous avons même le temps de déjeuner sur place et décollons à 13h30. La météo est encore avec nous et il ferait presque un peu chaud.

Peu avant d’arriver à Bach, ce sera un goûter salé aujourd’hui. R s’est pris de passion pour les chips Brets moutarde miel. Je n’y résiste pas non plus. Le chemin est si beau, nous sommes vraiment seuls au monde jusqu’au moment où nous croisons un pèlerin allemand qui sera finalement dans le même gîte que nous à Bach. Laetitia nous reçoit les bras grands ouverts et nous lançons sa première saison. Elle nous régale avec un délicieux gâteau au yaourt et nous dormirons pour avoir plein de force pour l’étape de 27 km de demain.


Mercredi 19 mars : Cahors

 

R : Grosse étape pour nous deux jusqu’à Cahors là où on va se reposer chez Anne qui nous accueille très gentiment. Cahors est une grande ville avec beaucoup de gens aussi. C’est assez sympa même si ce n’est pas dans l’esprit du chemin, mais bon !

 

Pauline : Très courte nuit de mon côté, une insomnie et je croise même notre hôte Laetitia qui n'arrive pas non plus à dormir.

Ce matin, nous voulions partir tôt car 27 km nous séparent de Cahors. Léon, le pèlerin allemand prend son temps et R se cale sur son rythme. Nous filons finalement à 9h sous le soleil et rencontrons Raphaëlle, dont nous avions entendu parler un peu plus tôt : c’est ce que l’on appelle “Radio Camino”. R avance à un sacré rythme ce matin, certainement pressé à l’idée d’arriver à Cahors où nous serons en repos demain. Le prochain sera dans dix jours. Nous cheminons un peu plus lentement cet après-midi, savourons les pauses au soleil et souffrons quelque peu dans les descentes nous menant à Cahors. Beaucoup de cailloux, de grosses pierres et de gravillons. Nous sommes prudents et arrivons en fin d’après-midi, pile à temps pour acheter notre dîner de ce soir, que nous partageons avec Anne qui nous accueille chaleureusement  deux jours.


Jeudi 20 mars : Cahors – Repos

 

R : Encore un jour de pause, cette fois-ci à Cahors, une ville où il y a un tabac tous les 100m, c’est marrant. Nous sommes partis à la poste et j’ai reçu des lettres de notre référente, Sylvie et de mon éducateur. Ça m’a fait grave plaisir. Mille mercis à eux.

 

Pauline : Aujourd’hui, nous sommes en repos ! Le chemin est bien ancré en nous et la grasse matinée impossible. Petit déjeuner à 8h et nous retournons tout de même nous allonger une petite heure. Une journée de repos qui est finalement fatigante car nous avons bien parcouru Cahors et mon téléphone m’indique que nous avons fait 11 km, une petite étape du chemin.

Ce matin, piscine pendant une heure, le “meilleur kebab de France”, selon R, visite du vieux Cahors, rendez-vous médical pour R, laverie pour repartir de zéro avec des vêtements qui sentent bon et un épisode de Bref à défaut d’être allés au cinéma. Sur le retour chez Anne et avant de faire nos courses pour les 2-3 jours à venir, nous passons à la poste afin de vérifier si une lettre ou un colis n’attend pas R en poste restante. Quelle surprise lorsque nous découvrons plusieurs lettres pour R. Son visage s’est illuminé et il a pris le temps de les lire une par une. Beaucoup d’encouragements et de douceur pour cette fin de journée. Allez, on prépare nos affaires pour les 23 km de demain, direction Lascabanes.


Vendredi 21 mars : Lascabanes

 

R : Journée très difficile pour nous deux, de la pluie, de la fatigue, c’est un peu chiant. J’avoue ! mais bon, c’est dur de marcher, de marcher sous la pluie, mais ça permet de moins s’arrêter vu que c'est mouillé de partout, mais bon….

 

Pauline : Nous avons été avertis hier qu'il allait beaucoup pleuvoir sur notre chemin. En partant 1h30 plus tôt, nous aurions certainement été moins mouillés.

Le vent est assez puissant ce matin, mais assez pour nous permettre de gravir la côte après Cahors sans être trop essoufflés. Nous parvenons tout de même à cheminer 12 km avant le déjeuner ! Je suis très fière de R qui avance de mieux en mieux. Pour le déjeuner, alors qu’il a déjà commencé à pleuvoir, la gérante d’un bar/épicerie/restaurant nous propose de déguster notre pique-nique/maison sur place. Peu avant de repartir, R est vraiment désagréable avec moi et la pluie en continue de l’après-midi jusqu’à notre arrivée à Lascabanes ne nous aidera pas non plus à échanger plus de deux mots.

Nous arriverons trempés, essorons nos chaussettes (pour faire un délicieux jus de chaussettes pour notre petit déjeuner ?) et discutons rapidement de ce qu’il s’est passé dans l’après-midi. R s'éclipse avant la fin du dîner partagé avec un couple de Suisses et a déjà rejoint les bras de Morphée.

 

Samedi 22 mars : Lauzerte (23,5 km)

 

R : Encore une journée à plus de 20 km mais bon on s’y habitue. Je souhaiterais dédicacer ce blog à Said, Jean-François et à Mélanie, mes deux éducateurs et mon psychologue qui m’ont énormément aidé durant des périodes difficiles donc je vous remercie mille fois.

 

Pauline : Ce matin, nous enfilons nos chaussures encore trempées du déluge de la veille, les papiers journaux n’y auront rien fait. Nous avons passé une bonne nuit au chaud, repartons dans la joie et la bonne humeur pour être finalement à nouveau mouillés jusqu’à la fin de la matinée. Heureusement, le ciel est avec nous ce midi et nous nous délectons de notre repas 3* sur une table de pique-nique ensoleillée juste à point. Nous en profiterons quasiment toute l'après-midi et finissons même en tee-shirt. Quel bonheur de marcher avec cette météo.

Le dénivelé positif est intense aujourd’hui et R ne rechigne pas à avancer. Il va à son rythme, mais il avance et ça c’est super chouette. Ce soir, nous nous permettons un petit restaurant italien, c’est bien mérité et manger au chaud lui fait du bien.

 

Dimanche 23 mars : Espis (7 km avant Moissac) 23 km

 

R : Dure journée pour moi. Je pensais a des choses un peu négative, vu que je pensais à ma vie d’avant, mais bon avec la fatigue, on oublie. La dernière fois dans un magasin, j’ai vu l’une de mes deux vidéos favorites et ça m’a donné le sourire, c’est trop bien de voir des trucs qui nous plaisent.

 

Pauline : Ce matin, décollage tardif mais c’est de ma faute ! Je pensais que nous n'avions que 15 km alors nous pensions prendre notre temps. Il s’avère que nous en avions 23. La journée n’est pas si évidente car il y a environ 700m de dénivelé positif. J’ai l’impression que cela n’effraie plus R, bien qu’il prenne le temps dont il a besoin. Nous traversons des collines de formes douces et une succession de vallons. Comme il a beaucoup plu ces derniers jours, nos chaussures s'alourdissent et nous ralentissent car la boue encore mouillée y est restée collée. Cela ne sert à rien de vouloir s’en défaire car quand il n’y en a plus… il y en a encore. L’arrivée au super gîte d’Espis se fait tranquillement et Agnès la propriétaire nous propose de l’accompagner nourrir ses chevaux. Le gîte est vraiment confortable et nous avons la chance de nous faire offrir un délicieux flan en dessert.

 

Lundi 24 mars : Moissac

 

R : Petite étape aujourd’hui jusqu’à Moissac. On en a profité pour aller au cinéma pour voir le film “On Ira” et le gîte est plutôt sympa.

 

Pauline : Aujourd’hui, c’est réellement une mini étape. Comme nous n’avions pas trouvé d’hébergement pour un jour prochain dans la semaine, il fallait couper l’étape pour être sûrs d’avoir un toit Bien que R se laisserait bien tenter par le bivouac, il fait encore frais pour dormir à la belle étoile. Nous arrivons donc à 11h30 à Moissac et profitons pleinement de la journée. Notre gîte nous ouvre même ses portes en fin de matinée et nous aurons même le luxe ce soir d’avoir une chambre chacun. Cette fois-ci, le lit double est pour moi. Chacun son tour. Nous pique-niquons au bord du canal, flânons dans Moissac, allons même au cinéma. R prend son premier quartier libre mais est de retour au bout de 30 mn car seul il s’ennuie. Patrick nous régale ce soir et nous conte mille et une histoires de pèlerins, toutes les plus extraordinaires les unes que les autres.

Demain, direction Aurillac que j'avais adorée mais l’étape est facile alors nous ne prendrons le petit déjeuner qu’à 8h.


Mardi 25 mars : Auvillar (20 km)

 

R : Journée au soleil ; plutôt sympa de marcher sous le soleil. J’ai vu un tournage de film. C’était cool.

 

Pauline Après un petit déjeuner de roi, nous quittons Patrick devant sa maison et immortalise ce moment en nous photographiant en chemin. Batteries rechargées, la journée sera tranquille et douce sans dénivelé, et nous longerons un canal jusqu’à traverser le Tarn et Garonne, puis la Garonne avant de gravir la seule et unique côte de la journée.

Arrivés à Auvillar, nous apprenons qu'un tournage de film a lieu en ce moment même. Il s’avère que le papa d’une copine nous héberge ce soir.  Daniel et Marie, sont des artistes et possèdent une galerie d’art en plein cœur d’Auvillar. Chanceux que nous sommes, les équipes du film stockent les costumes d’époque au rez-de-chaussée et nous les apercevons de loin. Nous partagerons le dîner avec Daniel et Marie qui nous raconteront leur super histoire de vie, entre marchés potiers et accueil de pèlerins à Auvillar. Journée culturelle finalement :)


Mercredi 26 mars : Castet Arrouy (22 km)

 

R : Aujourd’hui, ce n’est pas une grosse journée, nous nous sommes beaucoup arrêtés, peut-être de la fatigue ou de la flemme.  Nous nous sommes promis un petit coca, mais bon, aucun bar ouvert. Donc pas de cocas, mais grâce à notre chance, nous avons bu un coca et eu des bonbons 1h avant notre arrivée.

 

Pauline  : L’accueil chez Daniel et Nanie était si chouette qu'il est difficile de partir ce matin. Étonnamment, nous avons un peu de mal à avancer aujourd’hui même si la bonne humeur est au rendez-vous.  R est particulièrement en forme aujourd’hui, peut-être parce qu'il a pris, pour la première fois, un peu de café au petit déjeuner ? Nous arrivons enfin dans le Gers en passant par le village de Saint Antoine où nous visitons et admirons sa sublime église.

En fin d’après-midi, nous trouvons le Saint Graal tant attendu, un coca pour R et un schweppes pour moi. Quelques bonbons pour remotiver un peu R et c’est parti. Arrivée tardive à 17h40 et un petit jeu de société de poche après le dîner.


Jeudi 27 mars : La Romieu

 

R : 30km pour nous aujourd’hui, mais bon nous sommes partis plus tôt ce matin. Nous n’avons pas pris de pause pendant 7,5 km, donc nous pouvons être fiers de nous car nous avançons petit à petit, mais sûrement. Santiago, nous arrivons !

 

Pauline : Ce matin, grand succès, nous décollons du gîte à 8h30. Cependant, je dois faire demi-tour à deux reprises après avoir oublié mes cracottes et mes gants qui finalement étaient accrochés à la banane. R, lui, n’avait pas oublié sa tête ! Le rythme était très soutenu ce matin et nous arrivons à Lectoure après 11 km. Nous pensions faire quelques emplettes pour les repas à venir, mais rien d’abordable et nous nous ruinons (presque) dans une boulangerie.

L’après-midi sera longue, mais R est encore plus en forme que la veille (pour faire des blagues et non pour aire des pauses 🙂

Je n’ai hier pas mentionné la super proposition que R m’avait faite d'échanger nos sacs à mi-parcours. Il a capitulé après 2km car mon sac était trop lourd. Mais quelle chance aujourd’hui : après une mini pause avant les 2 derniers kilomètres, je prends par erreur le sac de R et suis ravie de finir le chemin avec aujourd’hui. Il n’a pas l’air de trop souffrir finalement ! 🙂


Vendredi 28 Mars : La Romieu — Condom 13 km

 

R : n’a pas écrit

 

Pauline : Ce matin, nous rencontrons Isabelle notre hôte que nous n’avons pas pu croiser hier soir. Nous repartons tous les deux en forme, certainement car le repos est à la clé et en plus, avec un paquet de pruneaux produits par Isabelle. Un délice. Malgré le vent frais, le chemin est parfait : le ciel est dégagé et on se croirait dans un tableau aux milles couleurs. Ça fait du bien ! Nous arrivons en début d’après-midi à Condom et nous nous rendons immédiatement à la poste ; R attend avec impatience un colis de ses parents et l’attente en valait la peine, il a été gâté !  Nous passons deux nuits chez Pierre qui nous régale et nous nous sentons tous les deux “comme à la maison”… je sens que le départ sera difficile mais n’y pensons pas maintenant ! Demain on profite :)

 

Samedi 29 mars : Condom

 

R :  Encore un jour de repos. Cette fois-ci chez Pierre avec qui j’ai beaucoup discuté. On a appris à le connaître. Il était éducateur PJJ et ASE. Ensuite, on s’est baladés en ville. On s’est acheté à manger et des bricoles. Enfin bref une chouette journée quoi !

Pauline : Repos à condom Une fois n’est pas coutume… R est bien matinal en repos ! Il sera levé, seul, à 7h40… de mon côté, c’est encore plus matinal. Nous accompagnons Pierre au marché qui nous fait découvrir les producteurs locaux, profitons un peu du soleil (nous sommes vraiment chanceux depuis quelques temps avec la météo !) et pensons aux repas des jours à venir pour les courses de l’après -midi. Ce matin, j’ai proposé à Pierre de cuisiner pour le dîner alors je m’y attèle pendant que R installe son atelier d’artiste : il se lance dans la confection de masques en papier mâché. R sera très fatigué de cette journée et s’éclipsera avant la fin du dîner… le gâteau sera pour le petit déjeuner !

 

Dimanche 30 mars : Montréal du Gers  (22 km)

 

R : Journée plutôt facile. Difficile de partir de chez Pierre. Ah ah ah !  

 

Pauline : La maisonnette (après Montréal du Gers) 23 km Ce matin, nous prenons notre temps pour nous préparer et profiter des derniers instants avec Pierre. Peu de temps avant d’arriver à Montréal du Gers, nous longeons un champ de coriandre : c’est le bonheur absolu pour moi et ce parfum nous accompagnera pendant 10 min. R lui n’a pas l’air fan…

En arrivant à Montréal, surprise, c’est la fête du printemps. Un mélange de brocante, animations, stand de jeux pour les enfants et de la musique qui fait sourire. Bref, ça sent bon la vie alors nous nous y arrêtons un instant et rencontrons des locaux qui sont curieux de notre voyage. Il s’avère qu’ils sont aussi pèlerins et connaissent notre hôte de ce soir. Le monde ici est vraiment petit. Pour le dîner ; ce sera pique-nique des restes cuisinés chez Pierre, R est devenu fan du zaathar !


Lundi 31 mars

R : Ça y est, je m’habitue aux grosses étapes. Donc l’Espagne ne me fait pas du tout peur. Ha ha !

 

Pauline : Nous partons ce matin dans le froid, mais pour peu de temps finalement. Mayou, le jeune chien de nos hôtes, nous suit dès le départ.  Peu avant d’arriver dans un gîte où l’on voulait passer une tête et prendre un café, Mayou saute dans un étang et se régale.  Évidemment, nous sommes tous les deux un peu inquiets, mais nous apprendrons quelques minutes plus tard que c'est un nouveau rituel pour lui. Malheureusement, son propriétaire doit aller le chercher quasiment tous les jours.

Cet après-midi, ça tape et R marche un moment devant moi. Nous croisons un cueilleur d’asperges sauvages, on se laisserait bien tenter ! L'arrivée au Chalet du Bonheur est quelque peu tardive et nous partagerons un chouette moment avec les enfants d’Alex et Elie. R ferait un bon baby-sitter.


1er avril  :  Manciet - Soubiran (23 km)

 

R : n’a pas écrit

 

Pauline : difficile de quitter ce matin le Chalet du Bonheur qui porte bien son nom. Encore une journée ensoleillée qui nous porte et nous réalisons que cela fait plus de 4 semaines que nous marchons. Le soleil cogne encore plus fort que la veille… bientôt nous passerons aux shorts. R n’est pas dans la meilleure des humeurs aujourd’hui mais l’appel avec ses parents le requinque et lui fait du bien, comme d’habitude.

Nous arrivons un peu tardivement chez Pierre au presbytère qui nous propose la demi-pension en donativo. Il nous régale avec des pâtes bolognaises maison et même des pâtes sans gluten pour moi. Nous discutons longuement avec Pierre et il nous propose deux tirages de carte, notre carte du jour d’un tarot sur le thème de Compostelle créé par une pèlerine et celle d’un jeu de tarot indien. Très belle soirée en sa compagnie et deux autres pèlerins que nous n’avions jamais vus ! R n’aura pas assez de force pour écrire ce soir.

 

Mercredi 2 avril : Lanne Soubiran- Aire sur l’Adour (19km)

 

R : n’a pas écrit

 

Pauline : ce matin, nous sommes les derniers à partir ! Il faut dire que les deux autres pèlerins ont quitté le gîte à 6h du matin… quelle idée ! Heureusement, nous n’avions qu’une petite vingtaine de kilomètres. Un départ pluvieux, mais ce n’est que le temps d’un petit nuage… nous croisons un chien très agressif et R prend peur. Il ne nous arrivera rien mais c’est bien le premier comme celui-ci sur notre chemin. R profitera d’un quartier libre après notre arrivée. La bonne humeur de la journée aura disparu et c’est en colère qu’il ira se coucher. Pas d’écriture non plus ce soir… dommage.


3/4/2025  : marche de Aire sur l’Adour à Pimbo 26 Km

 

 

R.  : Moyenne journée  aujourd’hui , J’ai une tendinite aux releveurs du pied droit, ce qui m’empêche de bien marcher. On a appelé Yvon notre référent de marche, donc voilà

 

Pauline : Ce matin nous quittons le sublime gîte de Juliette à Aire sur l’Adour dans une ambiance un peu plus saine qu’hier soir. Dommage que R. n’en ait fait qu’à sa tête car nous avions le gîte pour nous et nous aurions pu en profiter pour faire un jeu de société ou des impros théâtrales, comme nous en faisons parfois sur le chemin.

Pas mal de dénivelé ce matin. Cà pique, le chemin était bien plus plat dernièrement et nous n’en avons presque plus l’habitude mais cela me convient car je trouve le plat monotone. R. de son côté traîne… nous rencontrons trois nouvelles pélerines avec qui nous partagerons le gîte et le dîner de ce soir. R. redevient lui-même et s’ouvre. Il est joyeux mais moins motivé à l’idée de faire la vaisselle. Deux d’entre elles nous offrent le reste de leur plat qu’elles ont eu en demi-pension, qui était gargantuesque. Cela nous fait du bien à tous les deux de voir de nouvelles têtes et nous passons une super soirée.

 

 

4/4/2025 :  Marche de Pimbo à Larreule 19 km

 

 

R. :   Nous quittons le gîte communal en disant au revoir à Clémence, Isabelle et Emmanuelle. Sous un froid nous espérons une chose, de la chaleur pour qu’on puisse profiter de la piscine qu’on n’aura pas ah ! Ah ! Du coup nous sommes sous le soleil en train d’écrire notre blog où on se bronze.

 

Pauline :  Emmanuelle, Isabelle et Clémence partent avant nous. Nous ne reverrons pas Emmanuelle qui termine bientôt son chemin mais peut être Isabelle et Clémence. On croise les doigts car nous notre étape n’est pas la même aujourd’hui.

R. n’a pas digéré son petit déjeuner ce matin et le vomit immédiatement après… on surveille de près, mais pour l’instant tout va bien. La journée est assez douce et le soleil nous rejoint dans l’après midi, il m’avait manqué ! Après un appel téléphonique avec notre référent hier soir, R. réalise que le temps passe vite et que nous serons dans quelques jours en Espagne. Nous décidons donc de réfléchir aux axes sur lesquels il pourrait travailler, afin de l’aider à devenir plus autonome et indépendant. Un petit pas à la fois… :)


5 avril : Larreule - Argagnon 24,5 km

 

 

R. :  je suis un boulet pour tout le monde, je sais que je saoule Pauline avec ma flemme, mais j'essaierai de faire des efforts.

 

 

Pauline : Ce matin, il faut une heure à R. pour sortir de son lit, et un peu plus de temps pour faire son sac. Je pourrais presque m’habituer à ce rythme finalement ! La matinée est fraîche et nous devons marcher à vive allure pour arriver avant la fermeture d’une supérette pour les provisions de dimanche et lundi. Rien d’ouvert à l’horizon pour les prochains jours. Le soleil tape fort cet après-midi, les sacs sont lourds, une pente est très raide pendant au moins 25 minutes mais R. ne s’arrête pas. Pause indispensable et on profite des paysages, des chants des oiseaux et des Pyrénées enneigées que l’on aperçoit depuis quelques jours. Elles sont si imposantes et douces à la fois. Les voir de si près signifie que nous nous approchons de la frontière mais aussi que nous arriverons très prochainement au Pays Basque !! Notre hôte de ce soir joue après le dîner deux morceaux de banjo pour le plus grand plaisir de nos oreilles ! Les sourires sont bien accrochés à nos lèvres et c’est un beau moment de partage. R. questionne beaucoup Nicolas et il se demande si ça ne lui plairait pas d’apprendre à jouer d’un instrument.

Et non R., tu n’es pas un boulet pour moi… je sais que ces efforts prennent du temps et qu’ils viendront !! Demain matin par exemple :)


6 avril : Argagnon - Navarrenx : 24,5 km

 

 

R. :    franchement, cool journée, on a bien marché, moi et Pauline. Les derniers kilomètres étaient assez durs mais bon, une bonne surprise nous attendait, une pizza ! Et on rencontre Damien, un éducateur de l'aide sociale à l'enfance avec sa jeune qui dorment dans le gîte communal, c'était chouette de leur parler.

 

 

Pauline :  Aujourd’hui, super journée et c’est une victoiiiiire !! Nous décollons à 8h45. R. se plie au jeu et se lève plus tôt que prévu. On tentera à nouveau demain ! Beaucoup d’efforts et les côtes nous préparent réellement pour l’ascension de Ronceveaux qui arrive à grands pas. Le temps est sublime et je répète à R. à quel point nous sommes chanceux. Il nous faudra acheter de la crème solaire très vite car nous ne sommes pas encore bien équipés. Nous apprenons à notre première pause que notre référent de marche sera disponible pour venir nous voir à Saint Jean Pied de Port, à mi-parcours, uniquement mardi soir. Nous devions cependant arriver normalement mercredi et décidons donc de réorganiser nos étapes car c’est très important que nous le voyons. Nous allons donc faire une double étape demain… initialement 40 km mais nous n’aurons pas le choix que de passer par d’autres chemins, et réduirons le trajet à 30 km. L’idée est de partir à 7h du matin car 800 m de dénivelés nous attendent et nous ne voulons pas arriver à 20h. Ce soir, nous dormons au gîte communal de Navarrenx et rencontrons Damien qui est éducateur et qui accompagne une jeune fille de l’ASE. R. en profite pour lui poser beaucoup de questions qu’’il se posait dernièrement. Après une pizza et un burger quizz, nous allons nous coucher plus tard que d’habitude ! À demain aux aurores :)


7/04 Navarrenx - Harambeltz  33 km

 

 

R. : je crois que je suis enfin prêt pour l'Espagne, car on a eu une grosse journée, mais j'ai un peu la trouille pour Roncevaux, car les montées me fatiguent vraiment mais bon, j'ai fait la montée de Conques sans bâtons.

 

 

Pauline : c'est une longue mais belle journée aujourd'hui. Le départ initialement prévu à 7h sera finalement à 8h20. Nous anticiperons mieux pour les prochaines grosses étapes. R. est un peu inquiet de celle-ci car le dénivelé est très important et nous avons 33 km. Nous sommes plutôt efficaces avant le déjeuner et avançons tout de même de 15 km à travers le sublime Pays basque. À notre première pause, un basque nous conte (et nous chante !) les origines du béret. On en apprend tous les jours sur le chemin ! Le ciel se dégage et c'est sous un soleil de plomb que l'aventure se poursuit. Nous retrouvons Isabelle, une pèlerine rencontrée il y a quelques jours dans le gîte où nous dormons ce soir. L'accueil chez Marie est vraiment merveilleux et nous sommes ce soir en demi-pension. Deux Américains super chouettes sont aussi là ce soir et le repas se déroule presque entièrement en anglais. R. semble l'apprécier du début à la fin. Demain c'est le jour J. Nous arriverons à mi-parcours.






L'Etat finance cette marche à hauteur de 80 %.

Le reste est financé par vos dons


(Ces dons ne constituent pas de l'argent de poche supplémentaire pour le binôme

mais permettent réellement de financer leur marche) 


 

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2 Comments


JEF
JEF
Mar 27

Bonjour R. (et Pauline), Mélanie me fait découvrir ce blog aujourd'hui !!! je vais la sermonner, elle aurait du me le dire plus tôt! Je suis fier de toi et tu peux être Fier de Toi. Tu passes d'un monde à un autre, c'est normal que cela te déboussole un peu. Mais plus tu avances, plus tu va t'enrichir des rencontres que vous allez faire, alors ne lâche rien !!! D'ailleurs si tu lâches je viens t'arracher la tête !!!! Et fait un effort le matin, partir tôt c est arriver zen et moins fatigué, on profite mieux de la journée et on s'octroie plus facilement des pauses. Je suis vraiment content d'avoir de tes nouvelles, et j en reprendrai…

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melaniebraconnier
Mar 14

Bravo R. Tu peux en effet être fier de toi ! Tu es désormais sur le chemin de la connaissance de soi et de la rencontre avec l'autre ; c'est le plus bel apprentissage... et malgré le fait que ce soit éprouvant (tant physiquement que psychologiquement), n'oublie pas de t'émerveiller 😉

A bientôt

Mélanie

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